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1,6 million de mégawatts-heures
vendredi, 15 juin 2012 / Hélène Pennaneac’h

C’est l’économie d’énergie qui pourrait être réalisée chaque année grâce à l’installation généralisée de toits végétalisés et réfléchissants en Californie du sud.

Aux Etats-Unis, les climatiseurs poussent sur les façades des immeubles comme les champignons dans une cave humide. La conséquence : une grande partie des dépenses d’énergie est consacrée aux « refroidissements » en tous genres.

Dans une étude parue cette semaine des chercheurs du Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC) et du Centre sur le changement climatique de l’Université de Californie à Los Angeles estiment que l’installation de toits végétalisés et de toits « blancs » (réfléchissant la lumière du soleil) en Californie du sud pourrait économiser 1,6 million de mégawatts-heure en électricité chaque année, soit la consommation de 127 000 foyers. Et ce n’est pas tout : ces toits « verts » providentiels favorisent la biodiversité en créant des habitats naturels. Ils participent aussi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’après l’étude du NRDC, cela équivaudrait à retirer 91 000 voitures de la route tous les ans.

La couverture végétale de ces toits, composée de plantes robustes et résistantes à la sécheresse, protège le bâtiment de la lumière et fait baisser la température non seulement en haut des bâtiments, mais aussi dans les étages inférieurs. Les plantes agissent comme des capteurs d’ozone et de particules.

Ces toits végétalisés font aussi partie des « infrastructures vertes », comme les trottoirs poreux ou les citernes pluviales, qui permettent de capter les eaux de pluie et de réguler les ruissellements. L’étalement urbain, avec sa palanquée de surfaces imperméables, amplifie les phénomènes d’inondation, de débordement des égouts, de pollution des eaux, et d’érosion. En Californie par exemple, le ruissellement des eaux de pluie a contribué à 5 756 fermetures de plages en 2010. L’étude du NRDC montre que, couplé aux toits « blancs » et aux toitures solaires, le développement des toits végétalisés peut sensiblement réguler les ruissellements, et plus globalement atténuer le changement climatique.