https://www.terraeco.net/spip.php?article4437
Google, un moteur à 7 grammes de CO2 ?
lundi, 30 mars 2009 / Denis Delbecq , / Agence Rea

Faire une requête sur un moteur de recherche rejette du gaz carbonique. Combien ? La question fait polémique. Pour trancher, « Terra eco » a dégainé sa calculette.

Combien dépensons-nous d’énergie à chaque question que nous posons sur le moteur de recherche Google ? La polémique a éclaté en janvier après la publication d’un article dans le Times. Le quotidien britannique prétendait citer les calculs d’un universitaire américain, Alex Wissner-Gross, qui a démenti depuis. Selon ce journal, chaque requête sur Google rejette en moyenne 7 grammes de gaz carbonique dans l’atmosphère, soit la moitié de ce que l’on émet, par exemple, pour chauffer l’eau d’une tasse de thé.

L’entreprise a répondu avec force sur son blog. Elle rejette ces chiffres et avance, elle, une valeur de 0,2 gramme de CO2 par interrogation, soit 35 fois moins. Qui a raison, qui a tort ? Nous avons sorti la calculette à gaz carbonique pour tenter d’éclaircir le mystère. Suivez le guide.

Une tasse de thé par recherche

Une estimation raisonnable de l’infrastructure de Google crédite l’entreprise d’un million de serveurs dans le monde. A 200 watts par machine (en comptant les deux processeurs, la mémoire et les disques de stockage), on arrive à une consommation annuelle de 1 750 GWh. Si l’on prend une intensité d’émission de CO2 de 0,7 gramme par wattheure d’électricité consommée – le ratio des Etats-Unis, qui est dans la moyenne mondiale, et qui est celui utilisé par Google pour ses calculs –, et si l’on fonde notre raisonnement sur un trafic de 200 milliards de visites par an (1), nous obtenons 6 grammes de gaz carbonique par recherche sur Google. Une valeur assez proche de ce qu’affirme le Times. Sans compter que ce calcul laisse de côté la dépense d’énergie pour climatiser les centres de serveurs, qui ajoute 20 % de plus à la facture climatique du mastodonte.

Mais ne tirons pas sur le pianiste. Car chez les internautes, un ordinateur bien équipé (grand écran, etc.) affiche une puissance de 300 watts. Pour une visite d’une minute, il émet 7 grammes de gaz carbonique, presque autant que chez Google. Au final, à 13 grammes (6 pour Google, 7 pour l’internaute), la visite représente les rejets d’une tasse de thé, mais les torts sont à moitié partagés !

(1) Calculé à partir de l’audience donnée, pour 2007, par la société d’études comScore.


Les « économiseurs de climat »

La quasi-totalité des grands constructeurs informatiques ont rejoint le groupement Climate Savers Computing, fondé en 2007 par Intel et Google avec le soutien du WWF. Objectif : éviter, d’ici à 2010, le rejet de 10 millions de tonnes de CO2, l’équivalent de ce qu’émettent 11 millions de voitures en une année. Comment ? En divisant par deux la consommation d’énergie des matériels informatiques personnels et professionnels. De son côté, Apple préfère travailler en solo à l’amélioration de ses produits.

Le Groupement Climate Savers Computing

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