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Pour ou contre les TGV low cost ?
lundi, 11 juin 2012 / La rédaction de Terraeco /

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Vous connaissiez l’avion ou la téléphonie à bas prix, la SNCF invente le TGV low cost. Révolutionnaire ? Complètement idiot et socialement régressif ? La polémique gronde. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Nom de code « Aspartam ». Pour le côté allégé. Principe : un tarif bas et unique pour tous. Dans un document interne consulté par Challenges, la SNCF détaille une nouvelle offre destinée aux petits porte-monnaies et qui devrait voir le jour en 2013. Dans ce texte de travail – l’idée devra encore être approuvée par les syndicats -, la SNCF affirme vouloir se montrer « bienveillante et populaire, en proposant un niveau de qualité satisfaisant, et une gamme de prix transparente et accessible au plus grand nombre ». Le principe est le suivant.

Comment la SNCF espère réduire ses coûts ?

- En serrant les passagers : l’entreprise devrait supprimer la 1ère classe dans quatre de ses TGV Duplex et augmenter le nombre de passagers transportés de 20%.

- En évitant les centre-villes : les quatre destinations, estampillées « loisirs », desserviront deux gares centrales (Marseille et Montpellier) et deux en périphérie des villes (Marne-la-Vallée et Lyon Saint-Exupéry). La SNCF pourrait ainsi réaliser des « économies de taxes (droits de péages) », souligne le site de France Télévisions.

- En limitant le personnel aux guichets : la vente de billets – non remboursables – se fera essentiellement sur internet. Idem pour le service après vente.

- En éliminant la restauration à bord.

- En limitant les remboursements : en cas de pépin, la prise en charge et le dédommagement seront « tels que définis par la réglementation européenne » soit « beaucoup moins généreuse que ne l’est aujourd’hui la SNCF », traduit Challenges.

- En fixant une grille d’horaires fixes : de quoi éviter les « découchés (le fait que les cheminots ne dorment pas chez eux le soir) qui coûtent très cher à la SNCF », souligne encore l’hebdomadaire économique.

- En demandant un coup de main aux cheminots : ceux-ci devront « ponctuellement » aider les sociétés de nettoyage de rames.

- En limitant la rémunération des cheminots : celle-ci sera située entre le salaire d’un conducteur de TER et celui d’un conducteur de TGV.

En échange, le prix sera fixe et inférieur de 25% au billet moyen d’un TGV loisir. Mais le passager devra se présenter 45 minutes avant le départ du train et n’embarquer qu’un seul bagage.

Résultat : Avec un investissement bas – 10 millions d’euros – initial, la SNCF espère faire des bénéfices d’ici 2017 et transporter jusqu’à 2,5 millions de passagers en 2020.

Mais voilà, la polémique gronde. Une aubaine pour certains en ces temps de disette. Un beau geste de transparence encore pour d’autres puisque les prix seront les mêmes pour tout le monde. Or, « selon le médiateur de la SNCF Bernard Cieutat, (…) une doléance récurrente des voyageurs est de ne pas connaître précisément les règles applicables en matière de tarifs », écrit Le Républicain lorrain .

Mais l’enthousiasme est plus modéré dans les rangs des cheminots. «   Comme les rames devront ­circuler ­durant 11 à 13  heures par jour, il faudra effectuer l’entretien de nuit », souligne Thierry Nier, secrétaire fédéral de la CGT cheminots. Celui-là craint aussi que ces ­dispositifs ne deviennent un «   laboratoire pour casser le statut et le savoir-faire » de l’ensemble des cheminots, lit-on dans les colonnes de L’Humanité.

Pis, un service à bas prix pourrait aussi revenir à la tête des clients. Pas de rame de rechange en cas de problème, voyageurs installés sur des sièges de TER, retour à la 3ème classe, énumère le quotidien de gauche. Des clients qui risquent même de ne rien économiser du tout. « Actuellement, un trajet Paris-Lyon en TGV prend environ deux heures et coûte entre 35 et 90 euros. Pour relier Marne-la-Vallée à Lyon Saint-Exupéry, il faut compter environ 1h45, plus 40 minutes entre Paris et la gare et 30 minutes pour atteindre le centre de Lyon. Soit, au total, près de 3 heures. En ajoutant le prix des billets de transport en commun au billet SNCF à 25 euros, le Paris-Lyon low cost revient au final à environ 45 euros », a calculé France Télévisions.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous pour ou contre le TGV low-cost ? Et la multiplication des services à bas coût en général ? Est-ce plus démocratique ? Ou de simples opérations de marketing ? Donnez-nous votre avis au bas de cet article.