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Les Roms vivent encore moins bien en France qu’en Hongrie
mardi, 29 mai 2012 / Myeurop /

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Pour les Roms, il ne fait pas bon vivre en Espagne, au Portugal ou même en France. Selon une étude internationale, ils vivent dans un dénuement encore plus grand à l’Ouest qu’à l’Est de l’Europe. Et les enfants sont totalement exclus du système scolaire.

Publié conjointement par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA, Fundamental rights agency) et par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), un nouveau rapport éclaire sur la situation des Roms dans onze pays de l’Union européenne [1].

Ils sont entre 10 et 12 millions à vivre en Europe et restent la communauté la plus discriminée d’Europe, quel que soit le pays. Ce rapport tend à comparer la situation des Roms et des non-Roms [2] habitant dans une même zone en ce qui concerne l’emploi, la santé, l’éducation et le logement.

La vie n’est pas meilleure à l’Ouest

Partout en Europe, les conditions de vie des Roms sont déplorables. Mais elles sont encore pire à l’Ouest. En République tchèque ou en Hongrie, 80% des Roms interrogés sont menacés par la pauvreté. Un pourcentage qui s’élève à 90% en France, en Italie et au Portugal.

Ioannis Dimitrakopoulos, co-auteur du rapport et membre de la FRA s’indigne : « C’est précisément ce qui est le plus choquant. (...) On aurait pu s’attendre à ce que leur situation soit bien meilleure dans les pays où les conditions de vies sont meilleures pour l’ensemble de la population. »

Même constat pour l’éducation. Alors que 70% des non-Roms terminent leurs études secondaires, cette moyenne s’effondre à 15% pour les Roms. En France, c’est encore pire. Seuls 6% des Roms vont jusqu’au bac. Encore plus catastrophique dans ce constat : en Espagne, ils sont seulement 5% et au Portugal, 3%. A l’inverse, en République tchèque, ils sont quand même 30%, en Pologne, 27%, et en Hongrie, 23%, à aller au lycée.

Des promesses mais peu de résultats

Selon la stratégie de croissance de l’UE Europe 2020, les pays de l’Union européenne ont pourtant l’obligation d’améliorer la condition de cette communauté. Les pays membre de l’UE se sont ainsi engagés à réduire d’au moins 20 millions le nombre de personnes touchées ou menacées par la pauvreté et l’exclusion sociale.

Pour Andrey Ivanov, haut-conseiller politique du PNUD chargé du développement humain et de l’inclusion des Roms, ce rapport envoie un message fort : « Les difficultés rencontrées par la population rom sont d’une telle gravité qu’elles nécessitent une réaction concertée. »

D’autres études sont prévues en 2013 et en 2020 afin de suivre l’évolution de la situation des Roms. Cela permettra de voir si les pays de l’UE sont enfin passés de la promesse à l’acte.

- A lire aussi : Roms, ce qu’ils apportent à la France


Cet article de Nastasia Peteuil a initialement été publié sur Myeurop, le 25 mai 2011.


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