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Fish and kiss
jeudi, 24 mai 2012 / Anne de Malleray

Des saumons dans le désert, de Lasse Hallström, en salles le 6 juin.

Comme le laisse présager son titre, ce film est un désastre environnemental. Et c’est précisément pour ça qu’on l’aime. Inspirée d’un best-seller british, l’intrigue situe une bluette sentimentale sur les terres – arides – d’un cheik yéménite passionné de pêche au saumon, sport qu’il pratique dans ses résidences secondaires écossaises. Un jour, l’envie lui prend d’employer ses pétrodollars à l’introduction du poisson rose au Yémen, histoire de faire partager sa passion aux habitants et de transformer une vallée désertique en pays où coulera le lait, le miel et les légumes bios ! Harriet, jolie brune campée par Emily Blunt, chargée des affaires du cheik au Royaume-Uni, fait appel au Pr Jones (Ewan McGregor), scientifique émérite qui s’étouffe devant l’absurdité du projet.

Là-dessus, un attentat en Afghanistan vient gâter les relations diplomatiques entre la Grande-Bretagne et le Moyen-Orient, et la responsable du service de presse du Premier ministre (Kristin Scott Thomas) décide de faire diversion avec cette histoire saumonée. Le Pr Jones doit donc s’y atteler et imagine un scénario de faisabilité à 50 millions de livres, qui implique la création d’un barrage, le transport de 20 000 saumons dans des conteneurs et leur acclimatation. Conclusion : « C’est possible comme envoyer des hommes sur Mars. » Tout cela est follement drôle et s’achève en happy end amoureux sur fond de projet pharaonique, in fine fédérateur, car même le scientifique récalcitrant se convertit. La morale – non exprimée – de cette histoire est que la rationalité scientifique et la faisabilité technique ne sont pas des guides suffisants pour l’action, surtout secondées par des décisions politiques absurdes. L’avantage, ici, c’est qu’on a surtout envie d’en rire. —


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