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J’ai testé la vie sans argent
jeudi, 24 mai 2012
/ Laure Noualhat / Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. |
Fermer mon porte-monnaie à double tour pendant une semaine ? Fastoche : je suis loin d’être une consommatrice compulsive… si l’on excepte les restos, les cavistes et les fromagers ! Mise au défi, je me mets en quête de bons plans gratos.
Vivre d’amour et d’eau fraîche ? Ô la belle et bonne idée. Sauf que l’amour, c’est rigolo cinq minutes et l’eau fraîche, ce n’est pas assez œnologique à mon goût. Ce mois-ci, on m’a malgré tout intimé l’ordre de vivre une semaine sans argent. A priori facile, me suis-je rassurée. J’ai la chance de ne jamais acheter de babioles. Les vêtements ? Uniquement lors des soldes. La journaliste que je suis reçoit ses essais écolos via les services de presse tandis que le comité d’entreprise pourvoit à mes places de cinéma. Et pour les petites conneries du quotidien, j’adore faire des stocks : tubes de dentifrice, shampoings, paires de chaussettes, produits d’entretien, rouleaux de papier toilette… Bref, je n’ai pas besoin d’entrer dans un supermarché cette semaine. Ma faiblesse, je le sais, ce sont les métiers de bouche. Fromagers, caves à vin, restaurants, boutiques bios… Autant d’aspirateurs à carte bleue (enfin, à carte blanche plutôt, parce que ma banque s’appelle le Crédit coopératif).
Mardi
Mince, je n’ai plus de jus de canneberge. Arrivée au journal, je fais l’aumône d’une capsule de café-cher-mais-si-bon (Quoi ? On ne choisit pas sa cafetière professionnelle). Je récupère deux livres à l’œil – Merci la Terre (Editions du sang de la Terre, 2012) et Le sanctuaire de l’abîme (Editions de l’encyclopédie des nuisances, 2012). J’adore mon job ! J’enfourche mon destrier à pédales pour aller déjeuner dans les salons déserts du ministère de l’Ecologie (1). Comme il n’y a plus de ministre, autant aider les conseillers en berne à faire leurs cartons, hihi. De retour au travail, je passe devant la rue de Grenelle, où un excellent chausseur exerce ses talents. Je continue ma route. C’est bien ce test, chef, je viens d’économiser 400 euros ! Rien à dépenser l’après-midi. Le soir, je rentre gentiment chez moi cuisiner mes côtes de blette.
(1) Test réalisé dans le courant du mois d’avril