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Ecologie : retour vers le futur
lundi, 23 avril 2012 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Cette campagne a consacré le repli sur soi et le recours à de vieilles recettes. Mais a-t-on encore le temps d’attendre ?

Que reste-t-il de 2007 ? Cinq ans après le Pacte écologique imaginé par Nicolas Hulot et quelques ONG, pas grand-chose, à vrai dire. La formation politique censée porter ces idées – Europe Ecologie - Les Verts (EELV) – a sans surprise sombré ce dimanche 22 avril 2012. Sa candidate Eva Joly se place en 6e position en recueillant 2,3% des suffrages. Mais au-delà de la piètre performance de cette famille politique en éternelle crise d’adolescence, c’est bien la difficulté des idées écologistes à percer qui pose question aujourd’hui.

Alors que le monde est en proie à une crise économique, financière, sociale, énergétique (pour faire court), la réponse écologique semblait une solution quasi inespérée. Imaginez : un courant de pensée cumulant la prise en compte des générations futures, l’application d’idées nouvelles ainsi que l’audace et l’espérance : il y avait de quoi « retourner la table », aurait pu dire Jean-Luc Mélenchon.

Oui mais voilà. En lieu et place d’idées neuves, c’est la vision d’un ancien monde que cette campagne nous a offerte. Du halal à la hiérarchie des civilisations, la coupe de l’archaïsme pleine de relents nauséabonds a même débordé. Marine Le Pen, hilare sur le podium de l’élection, n’en demandait pas tant.

On sait où nous mène cette tentation du repli sur soi. Celle de solutions éculées aussi. Les remèdes du XXe siècle – comme le recours à l’austérité ou à la croissance – semblent condamnés à n’offrir qu’un effet placebo. Si le candidat Sarkozy a depuis des mois laissé tomber les masques en avouant son « ras le bol » de l’environnement, le candidat Hollande est lui attendu au tournant. Il lui reste deux petites semaines pour expliquer – entre autres – la transition de notre société vers davantage de durabilité ou la réponse écologique à la crise économique. Deux minuscules semaines. Si peu pour se projeter dans l’avenir.