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IOU Project tisse le fil, de l’Inde au Portugal
jeudi, 19 avril 2012 / Emmanuelle Vibert

Créatrice de mode frustrée par l’industrie de masse, Kavita Parmar a trouvé un moyen de redonner du sens aux vêtements.

Avant de lancer IOU Project à Madrid en 2011, l’Espagnole Kavita Parmar était une créatrice de mode frustrée. Pourquoi ? A cause de ce système où les artisans ne peuvent être compétitifs face à l’industrie mécanisée de la « fast fashion », la production de masse ultra-rapide. Puis, Kavita a inventé un nouveau modèle, quasi révolutionnaire. Elle fait tisser des pièces de madras par des artisans en Inde. Chaque tissu, unique, est ensuite cousu par d’autres artisans, en Italie ou au Portugal. Ces derniers assemblent des chemises ou des pantalons à pinces, vendus sur le site. Aucun vêtement n’est identique. Le plus : chacun est doté d’un code qui permet de remonter toute la chaîne. Et même de voir en ligne la bobine de celui qui a confectionné votre écharpe. Mais puisque la chaîne est courte, qu’Internet permet de toucher les consommateurs du monde entier, le prix final pour une telle qualité est raisonnable (79 euros la chemise homme). Les tisserands indiens reçoivent, eux, le double du salaire habituel pour ce genre de travail. Neuf mois après le lancement de IOU, 3 000 pièces ont été vendues et Kavita se sent pousser des ailes. En Inde, 20 millions de familles – capables de filer 50 mètres de tissu par jour – dépendent de leur métier à tisser. Si IOU continue de convaincre les consommateurs, ces artisans deviendront plus forts que les machines ! —

Impact du projet

3 000 pièces vendues en neuf mois, dans 40 pays

- Le site de IOU project