https://www.terraeco.net/spip.php?article43089
Gaz de schiste : « Vu nos finances, il serait dommage de s’en priver »
jeudi, 19 avril 2012 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Gérard Medaisko, géologue et ex-conseiller pétrolier aux Nations unies, estime que les risques liés à la fracturation hydraulique sont négligeables. Et qu’il faut savoir prendre des initiatives.

Gérard Medaisko est membre de l’Amicale des foreurs et des métiers du pétrole.

Pourquoi êtes-vous favorable à l’exploitation des gaz de schiste ?

C’est une ressource naturelle au même titre que le charbon ou l’eau. Vu l’état de nos finances, il serait dommage de s’en priver.

Ne craignez-vous pas la pollution des nappes phréatiques, comme aux Etats-Unis ?

Les craintes sur les impacts de l’exploitation des gaz de schiste viennent du documentaire de Josh Fox, Gasland, qui a été pris pour argent comptant par le gouvernement français. Il est à l’origine de la loi interdisant la fracturation hydraulique. Or, la plupart des exemples du film sont des cas particuliers sans rapport avec le gaz de schiste. Ainsi, la scène où l’on voit un habitant enflammer l’eau lorsqu’il ouvre son robinet n’a rien à voir avec le gaz de schiste. L’homme a en fait construit son puits à eau à travers des couches de charbon dont s’échappe du gaz.

La fracturation n’a donc pas d’impact au niveau local ?

Il faut bien étanchéifier les parois des puits, notamment avec la descente de tubages en acier et l’injection de ciments. Sur les 3 800 forages réalisés dans le Bassin parisien depuis les années 1960, on n’a constaté que deux cas où ces cimentations étaient défectueuses. Le risque zéro n’existe pas, mais il est négligeable et il faut prendre des initiatives.

La fracturation exige aussi d’énormes quantités d’eau…

C’est faux. On consomme en France pas moins de 35 millions de m3 d’eau par an pour nettoyer les véhicules automobiles, les rames de métro et les wagons de chemin de fer. La fracturation demande entre 1 000 et 20 000 m3 d’eau par puits.

Et le risque de hausse des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ?

L’exploitation des gaz de schiste et le réchauffement climatique sont deux choses distinctes. J’ai longtemps travaillé aux Nations unies (comme conseiller pétrolier, ndlr) pour savoir que ce que dit le Giec (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr) n’est pas fiable. Le réchauffement climatique n’a rien à voir avec l’effet de serre mais est dû au fait que l’axe de la terre bascule au gré des siècles et que notre planète se rapproche du soleil. C’est un phénomène naturel et complexe. —


AUTRES IMAGES

JPEG - 14.4 ko
120 x 180 pixels