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Fuite sur une plateforme : inquiétudes et urgence pour Total
mercredi, 28 mars 2012 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

L’entreprise s’interroge sur les moyens permettant de résorber la fuite de gaz survenue sur une plateforme au large de l’Ecosse. En attendant, les inquiétudes grimpent sur les conséquences de l’accident.

Total a déclenché un « plan d’urgence » pour tenter de circonscrire l’importante fuite de gaz survenue dimanche soir sur une plateforme offshore en mer du Nord au large de l’Ecosse, annonce l’entreprise dans un communiqué. L’accident « le plus grave depuis au moins dix ans en mer du Nord », selon un porte-parole de l’entreprise, a déjà entraîné l’évacuation de plus de 300 personnes, la mise en place d’une zone d’exclusion maritime puis l’évacuation de deux autres installations voisines. Un coup dur : avec 130 000 barils équivalent pétrole par jour, elle représente 7% de la production gazière au Royaume-Uni.

23 tonnes de gaz se sont échappées entre dimanche soir et mardi soir

L’entreprise cherche encore le meilleur moyen de résoudre l’incident. Elle envisage de créer un puits de secours pour réduire la pression du puits principal, mais reconnaît qu’une telle opération pourrait prendre six mois. Elle pourrait aussi tenter de colmater la fuite, mais il faudrait pour cela réussir à la localiser.

Les conséquences de la pollution sont pour l’instant difficiles à mesurer. L’entreprise affirme qu’un avion de surveillance a confirmé la « présence d’irisations à proximité de la plateforme » et qu’il s’agit « de boues de forage et/ou de produits légers associés au gaz représentant un volume actuellement estimé à environ 30 mètres cubes » mais soutient que « les premières indications montrent qu’il n’y pas d’impact significatif sur l’environnement et que l’utilisation de dispersant n’est pas nécessaire à ce stade ». Le ministre britannique de l’Energie rappelle lui que « les conséquences pour l’environnement de fuites de condensats de gaz naturels sont nettement moins graves que celles des marées noires pétrolières ».

Interrogé par l’agence Reuters, Frederic Hauge, qui dirige l’ONG environnementale norvégienne Bellona suivant de près l’exploitation pétrolière en mer du Nord, juge que « le problème échappe à tout contrôle » et évoque même un « puits de l’enfer ».

Les investisseurs semblaient partager ces inquiétudes : le titre Total a connu mardi sa plus forte chute depuis 2008 (près de 6%) à la Bourse de Paris et dégringole encore ce mercredi matin.