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Accès aux soins : comment l’améliorer ?
mardi, 13 mars 2012 / La rédaction de Terraeco /

Installée entre Paris et Nantes, la rédaction de « Terra eco » commet des enquêtes et articles originaux et « pilote » un réseau de 100 correspondants sur les 5 continents.

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La santé ? Un sujet qui n’est pas vraiment en tête de gondole des programmes pour la présidentielle. L’accès aux soins, encore moins. Et pourtant. Crise économique oblige, les Français peinent de plus en plus à se soigner.

Chaque semaine, Terra eco sollicite et questionne ses lecteurs et ses contributeurs sur l’un des grands enjeux de la campagne présidentielle. Après les débats sur Fessenheim, les droits des chômeurs, le recours aux référendums et le temps de travail des enseignants, donnez-nous votre avis sur l’accès aux soins.

Selon le baromètre Cercle Santé/Europe Assistance, 29% des Français déclaraient en 2011 avoir reporté ou renoncé à des soins médicaux pour des raisons économiques. Pour la plupart, il s’agissait de négliger une carie ou de repousser aux calendes grecques l’achat de lunettes adaptées. Pas très étonnant quand on sait que 4 millions de Français, selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES), n’ont pas de couverture complémentaire. Inégalité économique, géographique aussi, puisque au moins 3 millions de Français seraient éloignés de plus de quarante-cinq minutes de route des principaux spécialistes selon l’UFC Que Choisir.

Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Comment peut-on améliorer l’accès aux soins des Français ? Réduire la fracture sociale et géographique ?

Voici ce que chacun des candidats propose :


- Pour François Hollande (PS), c’est avant tout le maillage géographique qu’il faut renforcer. Pour cela, il faut créer des pôles de santé de proximité dans chaque territoire. Objectif ? « Fixer un délai maximum d’une demi-heure pour accéder aux soins d’urgence. » Pour assurer l’accès aux soins des plus pauvres, le candidat propose d’« encadrer les dépassements d’honoraires », en favorisant une baisse du prix des médicaments mais reste assez flou sur la nature de cet encadrement. Enfin pour les étrangers en situation irrégulière, il propose de « supprimer le droit d’entrée » (de 30 euros par an) pour pouvoir bénéficier de l’aide médicale d’État.


- Pour Nicolas Sarkozy (UMP), pas de propositions très concrètes. Il faut renforcer la « démocratie sanitaire, par plus de pédagogie, et un meilleur accès à l’information ». Pas grand chose non plus sur le sujet des déserts médicaux. Le candidat assure au contraire qu’il faut respecter le principe de « liberté d’installation des médecins ».

- François Bayrou (Modem) a évoque la création d’« un bouclier santé » pour les personnes qui ne sont pas couvertes par la Couverture maladie universelle (CMU) mais peinent encore à régler leurs dépenses de santé. Un bouclier qui serait financé « en employant autrement l’argent consacré aujourd’hui à l’aide complémentaire santé ».

- Pour Marine Le Pen (FN), l’accès aux soins pour tous oui, mais à condition d’être Français. La candidate du FN veut « instaurer un délai de carence d’un an de résidence continue en France et de cotisation avant de bénéficier de tous les avantages de la Sécurité sociale » et « supprimer l’AME (Aide médicale d’Etat) réservée aux migrants clandestins ».

- Nathalie Arthaud, (Lutte ouvrière), elle, estime que toutes les dépenses de santé doivent être « prises en charge à 100% », les cliniques privées et les « trusts pharmaceutiques » - à but lucratifs - disparaître du paysage.

- Pour Philippe Poutou (NPA), il faut des soins intégralement gratuits, des indemnités journalières sans période de carence. Il faut encore éradiquer les mutuelles et créer des centres publics de santé.

- Jean-Luc Mélenchon (PG) propose de garantir l’accès effectif et gratuit à la contraception et à l’IVG, rétablir « le remboursement intégral à 100% des dépenses de santé couvertes par la Sécurité sociale en y incluant les lunettes et les soins dentaires », redéfinir « une nouvelle convention médicale, remettant en cause les dépassements d’honoraires et créant de vraies incitations à l’installation (financières, techniques, d’aide à l’installation ou à l’équipement, etc.) pour en finir avec la désertification médicale ».

- Pour Eva Joly (EELV), l’idée est de créer des « maisons de santé et de l’autonomie » regroupant médecins et professionnels de soins pour assurer « l’accès aux soins de premiers recours sur l’ensemble du territoire ».

- Corinne Lepage (Cap21), estime qu’il faut, simplement « évaluer, recenser et lutter contre les discriminations dans l’accès aux soins (âge, handicap, précarité, étudiants, territoire, etc. ». Pour lutter contre les déserts médicaux, elle encourage « la création de maisons médicales de proximité (…) ou à défaut de maisons médicales délocalisées ».

- Pour Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), lutter contre l’inégalité géographique passera par l’obligation, pour les médecins, d’exercer deux ans durant dans un désert médical.

- Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), pense, entre autres, réformer le mode de rémunération des médecins. « On pourrait parvenir à engager des médecins de plus en plus jeunes et de plus en plus motivés dans la profession, tout en assurant l’égalité d’accès aux soins, en leur proposant un système de paiement en fonction du nombre de patients traités dans l’année » plutôt qu’une rémunération à l’acte. Ce forfait pourrait « être plus élevé dans les zones les moins favorisées, incitant les médecins à se répartir de manière plus équitable sur l’ensemble du territoire (par exemple, les médecins installés en “zone déficitaire” bénéficieraient d’une augmentation de l’ordre de 20% de leurs honoraires) et donc à servir les populations les plus démunies. »

- Dominique de Villepin (République solidaire) propose de « créer des maisons de santé ou des dispensaires, adossés aux pharmacies, pour assurer la présence des personnels soignants dans tous les quartiers et villages ».