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Une vidéo pour rendre célèbre un criminel de guerre
jeudi, 8 mars 2012 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

La vidéo d’une association américaine militant pour l’arrestation du seigneur de guerre ougandais Joseph Kony fait le tour du monde.

« Il est évident que Kony doit être arrêté. Le problème c’est que 99 % des êtres humains ne le connaissent pas. S’ils le connaissaient, Kony aurait été arrêté depuis bien longtemps ». Voilà le constat de l’association américaine Invisible Children, qui milite pour l’arrestation du « seigneur de guerre » ougandais Joseph Kony.

Celle-ci s’est donc donné pour mission de faire connaître les méfaits de cet homme et de son Armée de résistance du seigneur (LRA) qui multiplient depuis le milieu des années 80 en Ouganda et dans les pays voisins les meurtres, viols et enlèvements d’enfants réduits ensuite en esclaves sexuels ou en soldats.

L’association a donc réalisé une vidéo de 30 minutes pour faire connaître Joseph Kony dans le monde entier. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ Invisible Children a réussi son coup. La vidéo est l’une des plus visionnée sur la plateforme Youtube ces derniers jours : 21 millions de vues au moment où nous réalisons cet article. C’est aussi l’un des sujets les plus partagés sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

Cette vidéo, réalisée avec de gros moyens et à grand renfort de musiques émouvantes et de storytelling - où on voit un membre américain de l’association raconter à son fils l’histoire d’un autre enfant ougandais victime du « bad guy » (méchant) Joseph Kony - déplaît toutefois à plusieurs spécialistes du sujet, comme le relève 20minutes.fr. Joshua Keating, qui tient un blog sur le site Foreign Policy, dénonce par exemple « l’extrême simplification » de la situation. La journaliste canadienne Sienna Anstis s’interroge elle sur la transparence de l’association et son utilisation des fonds collectés. Après son coup médiatique, l’ONG est attendue au tournant.