Critiqués, voire boudés par le grand public depuis la crise, les grands noms du secteur contre-attaquent et veulent séduire. Mais la danse du ventre n’est guère subtile.

En 2011, les banques françaises ont mis le paquet sur la pub. La Société générale a lancé le mouvement en mars. Son spot télé montre un couple qui s’embrasse en ouvrant un courrier, que l’on suppose venir d’une banque. Le Crédit agricole met, lui, en scène des propriétaires réjouis par leur prêts. BNP Paribas va encore plus loin. Dans sa campagne, des Français demandent : « Avec la crise, vous allez continuer à me prêter ? », « C’est quand même pas avec notre argent que vous spéculez ? »

La banque promet de répondre sur Internet ou en agence. Une erreur, selon Alexandre Pasche, directeur d’Eco&co, agence de communication responsable. « Les Français ont le sentiment que les banques ne servent à rien, car elles prêtent peu ou cher. Les pubs affirment l’inverse et affichent leur générosité. C’est comme si quelqu’un qui vous a escroqué tentait de vous amadouer. Ça ne peut que renforcer la méfiance. Elles devraient commencer par des initiatives exemplaires, le faire savoir sur Internet, puis seulement faire de la pub. » —