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En direct de Terra eco
jeudi, 23 février 2012 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Interroger Marine Le Pen était une évidence pour la rédaction. Mais un entretien avec la chef du Front national pose toujours question.

Après Nicolas Hulot, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, c’est donc chez Marine Le Pen que Terra eco a ce mois-ci posé son baluchon. Objectif de la série : passer le programme de chaque candidat au crible éditorial du développement durable. La question de savoir si l’égérie d’extrême droite méritait un traitement à la carte – voire un traitement tout court – fut, à vrai dire, vite réglée dans les couloirs de la rédaction. L’honnêteté, l’équité et la conscience professionnelle imposaient l’équilibre. Pas de délit de faciès donc, mais un entretien en bonne et due forme.

L’examen de conscience est venu un peu plus tard. C’est mon fils, âgé de 9 ans, qui est venu, en deux temps, secouer mes certitudes. « Dis, Papa, s’est-il d’abord inquiété. Si Marine Le Pen, elle gagne, est-ce qu’elle enverra des gens pour vérifier s’il y a des métis dans notre maison ? » Et puis une seconde salve, sans appel cette fois : « De toute façon, on est tous des étrangers, alors son avis, ça ne sert à rien de lui demander. Il ne veut rien dire. » L’idéal journalistique se fracasse parfois contre le mur du bon sens. —