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Växjö, la ville qui a dit non au pétrole
lundi, 5 janvier 2009 / Anne-Françoise Hivert

Cette localité suédoise de 80 000 habitants se désintoxique petit à petit de sa dépendance aux combustibles fossiles.


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En Suède, à Växjö, plus de la moitié de l’énergie consommée par la commune de 80 000 habitants provient de sources renouvelables. La ville est ainsi parvenue à diminuer de 32 % ses émissions de CO2 entre 1993 et 2007. Entretien avec Sarah Nilsson, responsable de la planification énergétique.

Comment êtes-vous parvenus à de tels résultats ?

Nous avons commencé par « restaurer » les trois lacs qui entourent la ville, dans les années 1960. La situation était désastreuse. Nous avons été les premiers au monde à utiliser certaines techniques, dont un système de traitement des eaux de ruissellement. Puis nous avons transformé la centrale thermique en unité de cogénération en 1980. Nous avons utilisé des biocarburants pour produire de la chaleur et de l’électricité. Aujourd’hui, presque tout le centre-ville est relié au réseau de chauffage urbain et les villages alentour sont chauffés par 4 petites centrales, alimentées par des biocarburants. La biomasse provient exclusivement des déchets de l’industrie forestière. Car nous avons décidé de faire de Växjö une ville sans combustibles fossiles.

Combien a coûté cet engagement ?

Nous produisons du chauffage et de l’électricité à très bon prix. Et puis, si la Suède est parvenue à diminuer ses émissions de CO2 de près de 10 % entre 1javascript:barre_raccourci(’’,’’,document.formulaire.texte)993 et 2007 en affichant une croissance de 40 %, nous avons réussi à les réduire de 32 % avec une croissance de 50 % ! En réutilisant les déchets de l’industrie forestière et en les transformant en chaleur, nous créons de l’activité. La facture énergétique des habitants atteint la moitié de celle qu’elle serait si rien n’avait été fait.

Quelles sont vos recommandations pour ceux qui voudraient vous imiter ?

Il faut se fixer des objectifs sur le long terme. Tout le monde produit des déchets. Pourquoi ne pas regarder si on ne peut pas en faire quelque chose, plutôt que de les envoyer à la décharge ? Construire des pistes cyclables coûte aussi beaucoup moins cher que d’investir dans des routes. —


UNE CARTE DE CREDIT CARBONE

Pour l’économiste Pierre Calame, « la distribution de quotas individuels négociables de CO2 et la création des marchés régionaux, nationaux et européens d’échange provoqueront instantanément un changement de comportement ». Ces cartes de crédit doivent s’accompagner de l’obligation pour les entreprises et les distributeurs d’évaluer le « sac à dos écologique » des produits vendus.

UNE TAXE SOCIALE SUR LE CO2

« Les pays en développement disent souvent aux pays riches : “ Vous avez épuisé les ressources terrestres, pourquoi devrions-nous payer pour vous ? ” Alors, il faut trouver un moyen de les motiver et réinstaurer la confiance. » Pour Tom Athanasiou, de l’ONG EcoEquity, on peut déterminer la responsabilité des pays dans le changement climatique en tenant compte de la distribution de leurs revenus, et non plus de leur taux d’émission par habitant. Seules les émissions entraînées par la consommation de « luxe » et non liée à la survie seront pris en compte. Ce principe a déjà été établi par la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique.

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