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Bridget Kyoto déteste… les journalistes politiques
jeudi, 26 janvier 2012

On a beau dauber sur lui, il faut accorder une chose à l’homme politique : il répond aux questions qu’on lui pose, rarement à celles qu’on ne lui pose pas. Or, qui pose les questions ? Les journalistes politiques, pardi ! Et quelles questions ! Dans les journaux, radios et télés, ils passent maîtres dans l’art d’analyser le vide, de commenter la « petite phrase » ou de déclencher des polémiques à deux balles. Les politiques ayant compris que le journaliste politique était à la politique ce que l’écume est à la vague, ils en rajoutent dans la formule, l’ineptie, la guignolerie… Le pire, c’est que, en ces périodes électorales, les rédactions n’ont d’yeux que pour cette caste à part.

Pourtant, d’un strict point de vue de compétences, je doute de l’intérêt même du journaliste politique : il surfe sur l’actu, suit les déplacements orchestrés par les équipes de campagne mais connaît rarement les dossiers. C’est un modeste humain : il ne peut pas être au point sur l’écologie, la santé, l’éducation, la justice, l’économie, la culture… Du coup, grâce à lui, le débat est certifié « 100 % débile ». Les commentateurs préfèrent s’emmancher sur telle phrase qui « aurait été prononcée », plutôt que d’analyser les propositions. On n’a que ce qu’on mérite, dit-on. Et si on envoyait les journalistes spécialisés auprès des candidats ? Ah, ben, non, désolée, ce serait probablement ennuyeux pour les JT : on parlerait du fond !

Si vous détestez Bridget Kyoto (ou si vous l’aimez), répondez-lui en bas de cet article.