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Obama : 5 mesures pour changer la donne
jeudi, 4 décembre 2008
/ Matthieu Auzanneau / Chargé de la prospective et du lobbying au Shift Project, think tank de la transition carbone, et blogueur invité du Monde , / Agence REA |
Obama dit vouloir tout bousculer. Parfait. Et dans le concret, ça donne quoi ?
Climat Changement radical par rapport à l’ère Bush. Barack Obama souhaite que les émissions américaines de gaz à effet de serre (un quart des émissions mondiales) soient réduites de 80 % d’ici à 2050, grâce à un marché d’échange de quotas. Afin de créer 5 millions d’emplois dans l’industrie automobile et l’énergie propre, le prochain président a promis un plan de 150 milliards de dollars sur dix ans.
Robert Stavins, directeur du programme d’économie environnementale à Harvard : « Le plan pour réduire les émissions va être très difficile à faire passer auprès de l’industrie américaine, en grande difficulté aujourd’hui. Il ne faut pas s’attendre à de premières mesures avant 2010, ou même plus tard : tout dépendra de la gravité de la crise. »
Développement durable Encourager l’agriculture bio (« organique »), les constructions économes en énergie, la protection de la biodiversité, lutter contre la pollution industrielle, etc. Pour la première fois, tous ces sujets figurent au coeur de l’agenda d’un président américain.
Fred Krupp, président de l’ONG Environmental Defense : « Dans un pays dont l’économie figure parmi les plus polluantes au monde, cette élection nous offre la plus grande opportunité que nous ayons jamais eue de changer de voie. »
Pétrole Barack Obama considère la dépendance américaine vis-à-vis du pétrole comme « le plus grand défi » auquel les Etats-Unis « ont jamais eu à faire face ». Il affirme pouvoir réussir à faire économiser autant de pétrole que les Etats-Unis en important d’Arabie Saoudite et du Venezuela. Mais n’a pas dit non à une campagne de prospection sans précédent le long du littoral américain.
Charles Ebinger, directeur de l’initiative pour la sécurité énergétique de la Brookings Institution : « L’effondrement actuel des prix du pétrole, même s’il pourrait ne pas durer, ne facilite pas la tâche. Réduire la consommation de pétrole risque d’apparaître comme un objectif coûteux et secondaire aux yeux des électeurs, aujourd’hui menacés de perdre leur épargne, leur emploi ou leur logement. »
Les autres énergies
Obama n’est pas hostile au nucléaire, mais il est aussi muet que possible sur ce sujet politiquement délicat. Il s’est contenté d’appeler à plus de transparence vis-à-vis des déchets radioactifs. C’est sur les renouvelables que des initiatives fortes sont promises. Traçant un parallèle avec le programme Apollo, l’ex-vice président démocrate Al Gore soutient que l’Amérique est capable de passer « à 100 % d’énergies renouvelables d’ici dix ans » ! Obama est moins ambitieux. Son progamme fait état d’un objectif de 10 % en 2012.
Ian McEwan, romancier, analyste politique et militant écologiste : « Aux Etats-Unis, les sources d’énergies renouvelables se situent plus loin des villes que nos bonnes vieilles centrales au charbon. Passer massivement aux renouvelables implique de reconcevoir notre réseau électrique. Le coût sera énorme, et les bénéfices ne seront pas évidents avant longtemps. La réussite politique d’un tel programme, même modeste, est donc loin d’être assurée. »
Scott Segal, avocat pour l’industrie énergétique au cabinet international Bracewell & Giuliani : « Barack Obama a répété plusieurs fois que les discours sur la sortie du charbon étaient hors sujet. Le nouveau président des Etats-Unis est un modéré qui sait où se trouve son intérêt politique. »
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