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« Si l’Europe s’effondre, la France, son modèle social et ses entreprises aussi »
mercredi, 30 novembre 2011 / Valérie Rosso-Debord /

Déléguée adjointe de l’UMP chargée du projet présidentiel

Valérie Rosso-Debord est déléguée adjointe de l’UMP chargée du projet présidentiel.

L’Europe n’est pas étrangère à la France. L’Europe c’est « nous ». Si l’Europe s’effondre, c’est la France, son modèle social et ses entreprises qui risquent de s’effondrer. Avoir une ambition pour la France, être patriote aujourd’hui, c’est donc aussi avoir une ambition pour l’Europe. Voilà pourquoi depuis 2007, le président de la République et la majorité présidentielle sont pleinement engagés au service d’une Europe qui agit et protège.

A l’heure où des crises sans précédent révèlent qu’un nouveau monde est en train de naître, la France aurait tout à perdre à se replier sur elle-même. Elle doit se tourner vers l’avenir et être un acteur central de l’indispensable sursaut européen dont dépend son destin. Elle doit agir pour changer le monde et non pas le subir. C’est dans ce sens que va l’accord européen crucial obtenu le 27 octobre par le président de la République et la chancelière allemande.

Le rôle de la France, avec ses partenaires européens à commencer par l’Allemagne, est de mettre l’Europe en action. Parce que nos destins sont liés, parce que nous partageons des valeurs et des intérêts, parce que la crise est mondiale et qu’il serait dangereux, irresponsable et naïf de penser que la réponse pourrait être exclusivement nationale.

Il ne faut pas oublier qu’à l’origine de la construction européenne, il y avait une ambition visionnaire. Il y avait le pari de la paix. Il y avait l’Europe qui faisait des « grands pas » ! Jean Monnet et Robert Schuman, puis le Général de Gaulle et Konrad Adenauer avaient des projets pour l’Europe : le charbon et l’acier, l’atome ou encore la politique agricole commune. L’Europe se positionnait pour être prospère au service de la paix et de la sécurité des citoyens. Elle défendait ses intérêts et ses valeurs.

C’est cette Europe-là que nous voulons : l’Europe au service de laquelle Nicolas Sarkozy et la majorité présidentielle se battent depuis 2007. L’Europe qui agit. L’Europe des ambitions et des projets. L’Europe qui, sous l’impulsion du président de la République, porte sa voix sur la scène internationale en proposant le G20 qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement. L’Europe qui propose au monde la taxation des transactions financières et qui réclame une régulation mondiale des prix des matières premières. Enfin, l’Europe qui s’implique au service de la sécurité internationale et de la paix hors de ses frontières à commencer par son proche voisinage.

Si la mise en place d’un vaste marché intérieur et de l’euro ont permis à l’Europe de devenir la première puissance économique mondiale, il faut admettre qu’une politique économique commune a fait défaut alors même qu’elle est indispensable pour que l’Europe conserve demain sa place de leader mondial. L’action du moteur franco-allemand en faveur de la mise en place d’une véritable gouvernance économique européenne, la création d’un fonds européen de stabilité financière et les objectifs de convergences entre nos deux pays constituent des avancées importantes.

Il faut poursuivre cette action et regarder le monde avec lucidité. Ne soyons pas naïfs et ne laissons pas notre économie être la victime d’une concurrence qui lui serait déloyale. Ne soyons pas non plus aveugles, il faut continuer à prendre les mesures qui rendront nos entreprises plus compétitives et l’emploi plus solide.

Enfin, il faut imaginer un pas supplémentaire vers la définition d’une stratégie de croissance ambitieuse, concrète et portée sur de grands projets industriels et de recherche dont dépendent l’avenir des citoyens européens et leurs emplois. Des infrastructures numériques à l’énergie (nucléaire, éolienne, marine) en passant par la défense, l’aéronautique et le spatial, les secteurs d’avenir sont connus.

Qu’il s’agisse de l’Union européenne à 27, des pays de la zone euro ou d’une avant-garde d’Etats pionniers, la France et l’Allemagne doivent prendre l’initiative de définitivement renouer avec une Europe du courage, une Europe audacieuse et protectrice.