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Qui a dit : Sarko ou un pédégé du nucléaire ?
lundi, 28 novembre 2011 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Saurez-vous retrouver qui, du président de la République ou des ténors de l’atome, a balancé ces déclarations ?

Trois sorties énergiques pour défendre le nucléaire, en l’espace d’une semaine. Nicolas Sarkozy a mené la semaine dernière une vaste contre-offensive en faveur du nucléaire, d’abord devant des industriels à l’Elysée puis lors de deux déplacements au Centre national d’études spatiales de Toulouse, et au Tricastin.

La salve a été déclenchée quelques jours seulement après la contre-attaque des dirigeants de la filière. Mais ceux-ci sont toutefois restés plus modérés que le chef d’Etat sur la question. Sarkozy, plus royaliste que le roi sur le nucléaire ? A vous de le découvrir grâce à notre quiz. La règle est simple : nous vous proposons une citation, à vous de deviner si l’auteur est Nicolas Sarkozy, Luc Oursel (président d’Areva), Anne Lauvergeon (ex-patronne d’Areva) ou Henri Proglio (pédégé d’EDF).

- « Quand j’ai lu que le patron d’EDF, en une d’un quotidien, affirmait qu’un million d’emplois étaient en jeu, je me suis dit qu’il avait fumé la moquette ! »

C’est Anne Lauvergeon qui a balancé cette pique vendredi dernier, contre Henri Proglio, l’actuel patron d’EDF. Il faut dire que tous deux se vouent une profonde inimitié. En quittant ses responsabilités, l’ancienne patronne d’Areva a sorti la langue de sa poche. Avec ses très étranges calculs sur les pertes d’emplois en cas de sortie du nucléaire, Henri Proglio avait tendu le bâton pour se faire battre. Et Anne Lauvergeon n’a pas raté cette occasion.

- « Devrions-nous être le seul pays qui tourne le dos au progrès ? »

Quoi, la France serait le seul pays à envisager de renoncer à l’atome ? C’est ce que sous-entend l’auteur de ces mots, qui n’est autre que Nicolas Sarkozy. Et pourtant : l’Allemagne, la Belgique et la Suisse ont récemment annoncé vouloir se désengager du nucléaire. La ficelle est un peu grosse. Même le très offensif Henri Proglio n’a pas osé s’en servir, et a reconnu les décisions de nos voisins européens dans ses déclarations au Parisien début novembre.

- Sortir du nucléaire « se traduirait par un doublement de la facture d’électricité »

Sur la facture d’une sortie du nucléaire, Henri Proglio n’a en revanche pas hésité à avoir la main très lourde. Pour lui, le désengagement de l’atome « impliquerait un investissement de 400 milliards d’euros pour remplacer le parc existant par des moyens alternatifs », avec donc pour conséquence un doublement de la facture d’électricité. Là-dessus, Nicolas Sarkozy s’est moins avancé, se contentant de prédire « une augmentation de plusieurs centaines d’euros par an sur la facture des ménages ». Luc Oursel est resté le plus modéré, évoquant un chiffre de 70 milliards d’euros d’investissements supplémentaires. Le président d’Areva tape d’ailleurs beaucoup moins fort que les autres, question petites phrases.

- « On ne va pas retourner à l’époque de la bougie. »

Qui a osé réutiliser cette vieille tarte à la crème du discours pro-nucléaire ? Nicolas Sarkozy lui-même, lors de son intervention à Toulouse. Il a ponctué son discours d’attaques de ce genre, dénonçant ceux qui « tournent le dos au progrès » et souhaitent un « retour au Moyen Age ». Un peu fort de café pour quelqu’un qui a dénoncé tout au long du même discours les arguments idéologiques des anti-nucléaires. D’ailleurs, aucun industriel de l’atome ne s’est, à notre connaissance, aventuré sur ce terrain ces dernières semaines.

-  Le Bonus : « Si les Japonais avaient eu un réacteur EPR français, la catastrophe de Fukushima ne serait jamais arrivé ! »

Il y avait un piège dans ce bonus. Cet argument a été utilisé non seulement par Anne Lauvergeon, Nicolas Sarkozy, mais aussi Thomas Oudré, haut-responsable de l’Agence de sûreté nucléaire, les députés Philippe Daubresse (UMP) ou Christian Bataille (PS), Henri Guaino, conseiller de Sarkozy, ou encore Claude Allègre, et même l’éditorialiste Eric Zemmour. Une coïncidence que relève l’hebdomadaire le Nouvel Observateur dans son enquête sur le lobby pro-nucléaire.

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