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Pas bêtes les bébêtes
jeudi, 24 novembre 2011
/ Arnaud Gonzague
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« Quand la nature inspire la science » de Mat Fournier. Plume de Carotte 152 p., 35 euros.
Cela s’appelle une leçon de modestie. Prenez un ormeau, mollusque qu’on trouve agrippé aux rochers. Ce machin sans prétention tapisse pourtant l’intérieur de sa coquille d’une magnifique nacre aux reflets irisés. Laquelle ne se contente pas d’être belle : c’est aussi un matériau qui, en termes de résistance, ferait passer nos inventions humaines pour des ersatz de papier mâché ! Le secret de l’ormeau ? Une structure en millefeuille retorse qui rend la coquille 3 000 fois plus solide que les matériaux qui la composent. Et cerise sur le gâteau : cette nacre est 100 % naturelle, donc 100 % recyclable. Du coup, que font les ingénieurs phosphorant sur les gilets pare-balles de demain ? Ils s’inclinent, observent et imitent l’ormeau.
Concepteurs de sous-marins
De même avec le manchot, gros piaf qu’on a surtout l’habitude de voir en train de claudiquer sur la banquise. Il est capable d’aller pêcher sous l’eau glacée, à des pressions quarante fois supérieures à celle de la surface grâce à une capacité inouïe à économiser l’énergie, due en partie à son aérodynamisme. S’il était un véhicule, il pourrait parcourir 1 500 km avec un seul litre de gazole ! Du coup, que font les concepteurs de sous-marins et d’avions ? Ils s’inclinent, observent et imitent le manchot.