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Délicat litchi malgache
mercredi, 30 novembre 2011 / Miss Bouffe

Noël, ses huîtres, ses bûches et ses litchis. Le fruit exotique le plus prisé des fêtes a fait un long voyage depuis Madagascar, qui fournit à l’Europe 18000 tonnes par an de cette petite boule à la coque cassante et à la chair délicate. « Que ce fruit carboné ne s’invite point à ma table ! », sifflera le locavore. Certes, mais le litchi fait vivre entre 40 000 et 80 000 planteurs- cueilleurs et jusqu’à 2,5 millions de ruraux. « Pour ces petits producteurs, c’est un revenu important avant la récolte du riz », explique Michel Jahiel, du Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Selon lui, une récolte peut rapporter 100 euros, quand le revenu agricole moyen s’élève à 25 euros par mois.

Ni intrants ni ravageurs, la nature fait son travail. Fin novembre, les fruits arrivent à maturité. Il faut récolter, car la coque va vite brunir et se couvrir d’une légère moisissure. Pour séduire les Occidentaux, le litchi arrive en centre de traitement où il est recouvert d’une pellicule de soufre, puis embarqué fissa sur un cargo frigorifique. Trois semaines plus tard, le voilà à Rungis. Mais le consommateur s’inquiète désormais des résidus soufrés, trouvés dans un lot allemand en 2010. Les Malgaches s’organisent donc pour harmoniser les traitements, moderniser l’équipement... et préserver les fruits des foudres européennes. On pourra toujours se rabattre sur des litchis non traités. Mais pour arriver à l’heure, ceux-là auront pris l’avion. —