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Le bel avenir des autoroutes

La voiture reste le principal mode de transport en France : 84 % des 880 milliards de kilomètres parcourus chaque année s’effectuent par la route. D’après l’Organisation mondiale de la santé, les particules fines que rejettent notamment les diesels (44 % des voitures particulières) sont responsables de près de 30 000 décès prématurés par an.

Dans le document final du Grenelle, la route est promise à devenir « une solution de dernier recours », mais le gel annoncé des constructions d’autoroute est en trompe l’oeil. En effet, en juin, le ministre Jean-Louis Borloo a donné son feu vert à la construction de l’autoroute A65 Langon-Pau : un contrat de 1,2 milliard d’euros. Avec près de 11 000 km d’autoroutes, la France possède déjà le plus long réseau européen, juste derrière l’Allemagne.

… du parc automobile Le système des bonus-malus aboutit pour l’instant à un résultat paradoxal. Au premier semestre 2008, les immatriculations de 4 x 4 ont dégringolé de 16 %, et les ventes de voitures émettant moins de 120 g de CO2 ont progressé, dopant un marché automobile français en hausse de 5 % au total au cours de la période. Comment déboucher sur une baisse des émissions des transports, si dans le même temps, le parc automobile français continue à s’étendre ?

… et des agrocarburants Le gouvernement français, qui assure jusqu’en décembre la présidence de l’Union européenne, n’a aucune intention de remettre en question l’objectif visant à atteindre 10 % d’agrocarburants d’ici à 2020. Deux solutions pour y parvenir : consacrer plus de 20 % des champs français à la production d’essence, ou bien importer de la canne à sucre du Brésil et de l’huile de palme d’Asie, encourageant en cela la déforestation.