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Un milliard de dollars
jeudi, 10 novembre 2011 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

C’est la somme qu’Amnesty international réclame à Shell à cause de deux fuites de pétrole géantes en 2008.

En 2008, deux fuites d’oléoducs ont répandu l’équivalent de 280 000 barils de pétrole dans le golfe du Niger, autant que lors de l’énorme catastrophe de l’Exxon Valdez en Alaska en 1989. Après un rapport du PNUE (programme des Nations Unies pour l’environnement) montrant les fautes de l’entreprise anglo-néerlandaise, le pétrolier a reconnu sa responsabilité dans la catastrophe en août dernier.

Problème : elle n’a pas dédommagé les habitants de la communauté Bodo, dont les 69 000 habitants ont été très sévèrement frappés. Or, le pétrole a détruit la faune et la flore locales et pollué les nappes phréatiques, les pêcheurs ont perdu leur emploi, et le prix du poisson a été multiplié par six, selon l’ONG Amnesty international.

Dans un rapport rendu public ce jeudi 10 novembre, celle-ci demande donc à Shell de verser immédiatement un milliard de dollars (735 millions d’euros) de compensation et fait valoir que le nettoyage pourrait prendre plusieurs dizaines d’années. L’entreprise, elle, souhaite attendre le terme de la procédure judiciaire engagée devant les tribunaux britanniques pour engager des actions de nettoyage ou dédommager les populations.

Avec ses 606 champs, le delta du Niger est l’une des principales zones pétrolifères du monde. C’est aussi l’une des plus polluées du monde, à cause des très nombreuses fuites. Les ONG accusent les entreprises de négligence, tandis que les pétroliers mettent en cause les sabotages et les vols.