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Le parapluie
jeudi, 4 septembre 2008
/ Cire
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/ Louise Allavoine
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Matières toxiques, durée de vie ultralimitée, sans filière de recyclage… Il y a comme un pépin avec le parapluie. Qui semble imperméable à l’écologie.
Des parapluies comme s’il en pleuvait. Chaque année en France, il s’écoule 10 à 12 millions de pépins. Le chiffre varie selon les sources qui, en l’absence d’étude précise, visent large. Difficile effectivement de compter les parapluies. D’autant plus qu’un quart d’entre eux environ shunte le passage en caisse. Ce sont les parapluies publicitaires, estampillés et offerts par les marques. Selon l’année, pluvieuse ou non, il faut encore ajouter ou soustraire un million de pépins mis en circulation.
Car les ventes de parapluies collent naturellement aux humeurs du baromètre. L’été dernier, leurs fabricants arboraient un large sourire alors que vacanciers, cafetiers et autres marchands de glace pleuraient sous les gouttes. Et, à en croire les climatologues, l’industrie du parapluie a encore de beaux jours devant elle dans l’hémisphère Nord. Car le changement climatique contribuerait à accentuer les tendances actuelles. Grosso modo, les régions pluvieuses, au Nord, verraient leurs précipitations augmenter alors que les régions arides, au Sud, s’étendraient.
Dès lors, peut-on ranger le parapluie parmi les produits jetables ? Le mot est un peu fort, estime Marc Chevery du département déchets de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « On peut difficilement parler de produit jetable s’il ne s’agit pas d’un produit à usage unique. » Mais pour Rodolphe Thiam, gérant d’Ayrens, l’un des cinq derniers fabricants français de beaux parapluies, c’est pourtant le cas de la majorité des pièces qui circulent sur le marché. « Aujourd’hui, plus de 95 % des parapluies vendus en France sont fabriqués en Chine », explique-t- il. Depuis 1990 et la levée des quotas imposés à l’Asie sur les produits textiles, l’empire du Milieu « déverse en Europe ses produits à bas coût, de piètre qualité, qui se cassent au vent » et chargés de tonnes de CO2 liées à leur transport.
Vient tout de même un jour où la baleine se brise. Le pépin file donc à la poubelle. Mais laquelle ? Les fabricants n’ont aucune obligation de retraiter leurs produits. Il n’existe donc pas de filière de recyclage, à l’exception de quelques rares réparateurs comme Pep’s à Paris qui offre une deuxième vie à 10 000 parapluies chaque année. Mais les millions de pépins bazardés par an en France rejoindront pour leur majorité, soit la décharge, soit l’incinérateur. Nylon, polyester et plastiques toxiques brûlent. L’aluminium et l’acier de l’armature, devenus des matériaux précieux avec la flambée des cours, sont, eux, récupérés. —
Comment s’abriter écolo ? Le parapluie écolo existe-t-il ? Oui et non. Oui, car il a été inventé. Non, parce qu’il n’est pas encore disponible en France. Crayella, c’est son nom, a été créé par la Nord-Américaine Erin MacDonald à l’occasion d’un concours organisé, en 2006, par le blog Treehugger et le magazine de mode ID. Il est constitué de polypropylène recyclé et recyclable. Toujours aux Etats-Unis, la marque Brelli propose, elle, un parapluie en bambou et en « bioplastique », biodégradable. Enfin, bonne nouvelle dans l’Hexagone, Isotoner propose depuis cet été des parapluies qui, à défaut d’être recyclables, sont fabriqués à 75 % avec des matériaux recyclés.
Les parapluies écolos ou encore
Des réparateurs de parapluies ou encore
Que faire d’un vieux parapluie ?
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