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La cagnotte irlandaise de Vivendi
lundi, 1er mars 2004 / Bénédicte Foucher

Vivendi devait mettre de côté des sommes pour financer l’entretien et le renouvellement des réseaux d’eau... Elles ont été canalisées vers le compte d’une société irlandaise. Selon les estimations, 1 à 4,5 milliards d’euros auraient ainsi "disparu".

Lorsque Jean-Marie Messier prend la tête de la Générale des Eaux (CGE) en 1997 et crée le groupe Vivendi, il met en place un système qui externalise des sommes accumulées depuis plusieurs années par la CGE au titre des provisions pour renouvellement. Celles-ci sont prélevées sur les factures d’eau en vue de travaux d’entretien et de remplacement du réseau. Selon Jean-Luc Touly et Roger Lenglet, les auteurs du livre "L’eau de Vivendi, les vérités inavouables", 4,5 milliards d’euros auraient ainsi été canalisés vers une société off shore de réassurance irlandaise, détenue par Vivendi, la General Re Financial Products. Toujours selon eux, le compte aurait servi à "éponger des dettes du groupe, mais aussi soutenir ses investissements dans la communication". Le 26 septembre 2002, Jean-René Fourtou, nouveau PDG de Vivendi, a reconnu, devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, l’existence du compte off shore. Mais a assuré que la somme ne portait que sur un milliard d’euros. Lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Veolia Environnement du 30 avril 2003, Henri Proglio, le pédégé, a affirmé : "Ne vous inquiétez pas, et n’inquiétons pas les collectivités locales, ces provisions seront reconstituées." Selon un expert, "ce type de dérive ne peut plus se produire dans le cadre des nouveaux contrats. En revanche, rien sur le plan juridique n’oblige les entreprises à rendre l’argent des anciens contrats."

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Illustration : Toad

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