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L’objet "qui tue" : cette semaine, la couche-culotte
dimanche, 29 juillet 2007 / Alioune Zergal

Chaque année, 3 millions de tonnes de couches jetables sont utilisées en France. Pratiques et bon marché, elles nécessitent la destruction de 5,6 millions d’arbres, l’utilisation de 47 000 tonnes de pétrole. Et deviennent un déchet de longue durée : de 200 à 500 ans !

Tom, un beau bébé tout rond, est né ce matin à 8 h. Dans trente mois, il aura produit - rien qu’en couches-culottes - 500 kg de déchets. Si l’on y inclut ses congénères - plus de 807 000 naissances en 2005 en France -, ce sont 403 000 tonnes de couches-culottes qui finiront dans la poubelle sur la même période. Pour les trois principaux industriels du secteur présents sur le marché français - Procter & Gamble, Kimberly Clark et SCA -, l’essentiel tient dans une autre statistique. En 2005, le chiffre d’affaires de cette filière a dépassé 600 millions d’euros. La couche-culotte, très pratique, est également un produit très lucratif et donc très créatrice d’emplois. Voilà pour l’aspect économique et social.

Maintenant, creusons la question environnementale : de quoi se compose une couche jetable ? De papier, de dérivés pétrochimiques et de coton. Pas fameux. Lors d’un test réalisé en 2000, Greenpeace avait même repéré des composants hautement toxiques à l’intérieur de certaines couches. L’alternative ? Les couches lavables et réutilisables. Une thèse présentée à la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux (Belgique) et relayée par le CNIID (Centre national d’information indépendant sur les déchets) décortique et compare la couche jetable et la couche lavable, et donc réutilisable.

Ce document montre que dans la phase d’utilisation, la couche jetable fait appel à davantage de matière première qu’une couche lavable mais qu’elle consomme moins d’eau et de lessive. Logique. Toutefois, au total, si on s’intéresse non seulement au cycle d’utilisation mais aussi au cycle de production de la culotte, les couches lavables nécessitent 2,3 fois moins d’eau, 3,5 fois moins d’énergie et 8 fois moins de matières premières non renouvelables qu’une couche jetable. Le verdict se révèle implacable : l’empreinte écologique de la couche lavable est plus de deux fois meilleure que celle de la couche jetable.

Côté porte-monnaie, enfin, la balance penche également en faveur de la couche lavable. Cette dernière nécessite un budget de 600 euros pour les trente premiers mois de l’enfant contre 1 700 euros pour la couche jetable.

D’autres objets "qui tuent" :

Le papier toilette

Le brin de muguet

Le préservatif

Le sac

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