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Piratage musical : le coupable idéal (suite)
lundi, 16 février 2004 / Walter Bouvais /

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

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, / Adrien MENDES , / Edouard FLAM

...Reste le problème épineux du prix du disque. Pour l’heure, Bruxelles a refusé à la France la baisse de la TVA, au grand dam des industriels. En revanche, aux Etats-Unis, les majors ont déjà décidé de baisser de leur propre initiative le prix du CD. Une initiative étonnante. Car si l’internaute "pirate" est coupable de tous les maux que traverse l’industrie musicale, pourquoi cette même industrie devrait-elle payer à sa place ? "Le piratage, c’est un problème et il faut s’y atteler. Mais contrairement à ce que disent les majors, ce n’est pas le principal problème. Le principal problème, c’est la concentration du secteur, l’étouffement de la créativité et de la diversité. C’est pour cela que l’industrie du disque est en crise", soulignent plusieurs indépendants, parmi lesquels Eric Basset, patron du label Créon Music.

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Illustration : Toad

Le coupable idéal, l’internaute pilleur de contenus, masquerait une réalité plus complexe. Par exemple, les mauvais chiffres d’Universal Music ne doivent pas faire oublier que les labels indépendants ont enregistré une hausse de leur vente de 15%, en 2003, selon l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI). Même la major EMI, qui avait perdu 195 millions d’euros l’an dernier, affiche aujourd’hui un retour aux bénéfices et un triplement des ventes en six mois.

La face cachée de la crise

Et si la crise actuelle amplifiait tout simplement la fin du cycle du CD ? A l’heure où tout possesseur de PC sait ce qu’il en coûte de graver un disque, si le CD avait tout simplement fini de séduire les consommateurs, vingt ans après son apparition - synonyme d’âge d’or pour les maisons de disques ? "Il aurait fallu remplacer le CD, mais fallait-il le remplacer par un format en ligne, difficile à gérer ? Vous pouvez être sûr que la préférence des majors aurait été dans l’idéal de remplacer le CD par des formats type Super Audio CD ou DVD audio, qui sont des formats fermés", ajoute l’analyste Laurent Colombani.
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Illustration : Toad

Grandes surfaces, faible diversité ?

A cette crise du support s’ajoutent les problèmes de la diffusion et de la distribution musicale dans un marché où seules les chaînes spécialisées dans la culture (Fnac, Virgin) et les supermarchés vendent des CD. En l’absence de prix unique, la quasi-totalité des disquaires indépendants n’a pas survécu à la concurrence des grandes surfaces. Et pour tout illégaux qu’ils soient, les services de peer-to-peer offrent - c’est le cas de le dire - une diversité bien supérieure à celle du premier agitateur culturel venu.

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Internet copie la radio

Chargée de gérer les droits de propriété intellectuelle des artistes, l’Adami réfléchit à une sorte de "taxe" sur l’Internet. "Nous voulons que le système des radios soit transposé au Net", schématise François Dutertre, secrétaire général de l’Adami. Un prélèvement serait effectué sur les abonnements à Internet haut-débit des fournisseurs d’accès, sur le mode de la redevance versée chaque année par les radios. Ce prélèvement s’ajouterait à celle sur la copie privée (supports numériques), et bénéficierait à la fois aux artistes, aux consommateurs et aux maisons de disques.

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Illustration : Toad

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