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Le brin de muguet
vendredi, 4 mai 2007 / Cire , / Johann Fleuri

Le muguet du 1er mai impose un travail de titan. Obtenir la précieuse clochette dans les temps exige un grand savoir-faire et une grosse dépense énergétique.

Région nantaise, avril 2007. 7 000 saisonniers s’activent. Ils ont dix jours pour cueillir et mettre en bouquet manuellement les 50 millions de brins nantais, soit 85 % de la production nationale. Un total d’un million d’heures de travail, soit 70 % des coûts de production. Si le jeu en vaut la chandelle – 12 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006 pour la seule Loire-Atlantique –, la pression est forte sur les 130 producteurs du département.

Une seule erreur, une mauvaise interprétation de la météo scrutée sans relâche et voici trois années de dur labeur ruinées. Trois ans ? Eh oui, les brins ne fleurissent qu’après deux années de culture sans récolte. Gourmand en main-d’œuvre, le muguet l’est aussi en soins en amont et en énergie. Planté sous forme de « griffes », il est entretenu à la main et reçoit, en grande quantité, engrais et eau de mars à octobre. Suivant la météo, la fréquence de cet arrosage oscille de deux à quatre fois par mois. Par exemple, en 2006, la période, très sèche jusqu’en juillet, a réclamé un arrosage hebdomadaire.

Puis en octobre, la plante entre en « dormance », c’est à dire qu’elle hiverne, enfouie sous le sable de la Loire. A son réveil, elle est placée en serre froide et maintenue à zéro degré : une dépense énergétique considérable. Après l’éclosion à la mi-mars, la plante pousse à l’ombre, sous châssis. Puis mi-avril, la cueillette débute. Conditionné, le brin attend au « frigo » le 28 avril, jour où il quitte le bassin nantais en camions réfrigérés (4 à 5°C). Un voyage pas vraiment écologique. Mais c’est la seule solution pour que la clochette ne fane pas avant la date fatidique.


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