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La présidentielle sort la grosse caisse
jeudi, 12 avril 2007
/ Pyf
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/ Virginie Leray
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Pour les deux principaux candidats, la règle du jeu financier de l’élection, c’est de dépenser un maximum, sans franchir le plafond légal.
La démocratie coûte cher. Pour l’Etat, la facture de la présidentielle 2007 devrait s’élever à 231 millions d’euros – contre 133 en 1995. En fait, tout se joue en deux étapes : la pré-campagne puis la campagne officielle qui a débuté le 22 mars. Pour la première, les 12 candidats ont avancé plus de 70 millions d’euros. Vaccinés depuis les affaires de la Mnef [1] et des marchés truqués des lycées d’Île-de-France [2], les législateurs ont tenté de mettre le holà. La loi du 11 mars 1988 a introduit le financement public des partis et celles du 19 et du 20 janvier 1995 ont interdit les dons des entreprises.
Ensuite, il rembourse 10 millions d’euros aux candidats qualifiés au second tour et 800 000 euros à ceux ayant franchi le cap des 5 % au premier. Les dépenses électorales de José Bové ou d’Olivier Besancenot s’établissent d’ailleurs à ce seuil. Pour la première fois, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (Cnccfp) va se substituer au Conseil constitutionnel. En cas de fraude, elle ne pourra invalider l’élection, mais restreindra ou annulera le remboursement public. Ses 33 permanents, autant de vacataires et 150 rapporteurs, auront six mois pour éplucher les mètres cubes de justificatifs qui lui parviendront en juin.
Et les livres-programmes publiés par les candidats ? Outils de propagande électorale ou pas ? Tout est question d’interprétation : les frais d’édition du Maintenant de Ségolène Royal figurent aux comptes, ceux du Témoignage de Nicolas Sarkozy, non. 2007 marquera un autre tournant : celui de l’inflation des dépenses sur Internet. Elles ont décuplé depuis 2002. La facture s’élève à 2 millions d’euros à gauche, contre 700 000 euros pour l’UMP. « Pour les législatives de 1997, un centime de franc dépensé avait rapporté six voix, calcule Abel François. On veut croire que l’argent n’interfère pas dans les élections. Aux Etats-Unis, son impact est assumé. Comme en France la marge de manœuvre des candidats est limitée – pas d’affiche non autorisée, pas de publicité TV, pas de mailing –, tous les moyens détournés sont bons pour augmenter leur audience… Passage chez Drucker compris. »
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