« Nous devons construire une croissance qui ait un sens plus large que la seule augmentation du PIB. » Non, ce n’est pas José Bové qui parle, ni Marie-George Buffet, ni Ségolène Royal. Mais Dominique de Villepin qui a demandé à l’Insee de mettre à la disposition des Français « deux ou trois indicateurs » nouveaux de croissance pour signifier ce qu’il appelle le « progrès durable ». Sale temps pour le Produit intérieur brut (PIB) qui se soucie de la valeur des biens et services produits par les habitants d’un pays, « oubliant » les contributions négatives au bien-être. Avec ce nouveau concept sorti de la bouche du Premier ministre, la France semble ainsi lâcher le train de la richesse purement économique et monétaire pour prendre celui des indicateurs sociaux, humains et environnementaux. L’Insee aura l’embarras du choix. L’indicateur de développement humain (IDH) lancé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au début des années 1990 trône désormais au milieu d’une trentaine d’autres, tels l’Indicateur de bien-être économique durable, celui de santé sociale ou le BIP 40 «  baromètre des inégalités et de la pauvreté ». Des outils développés essentiellement par des ONG.