Yasser Arafat va-t-il être assassiné ? Un attentat va-t-il être perpétré contre les intérêts américains ? Pour répondre à ces questions essentielles, le secrétariat américain de la Défense avait imaginé la création d’un marché financier (Futures Market Applied to Prediction, ou FutureMAP), sur lequel seraient cotés des contrats portant sur l’éventuelle survenue d’événements liés au Proche-Orient. Les marchés "ont prouvé leur capacité à prédire des événements tels que le résultat d’une élection ; ils sont souvent plus fiables que l’avis d’experts", expliquait notamment le Darpa, l’officine du Pentagone chapeautant le projet. A l’image des cours du pétrole qui peuvent grimper ou chuter en fonction des tensions diplomatiques, le département de la Défense imaginait en quelque sorte "lire l’avenir" dans les cours du FutureMAP. Cette Bourse d’un genre inédit devait débuter les cotations le 1er octobre 2003. Ses portes n’ouvriront jamais. Le tollé suscité par ce projet au Congrès a conduit le Pentagone à l’abandonner. L’amiral John Poindexter, déjà connu pour son implication dans l’Iran Gate, était le responsable de cette Bourse morte-née. L’histoire ne dit pas si FutureMAP avait "prévu" que cette aventure lui vaudrait d’être limogé.