https://www.terraeco.net/spip.php?article2903
Climat : et si le ciel nous tombait sur la tête ?
mardi, 19 juin 2007 / Walter Bouvais /

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

- Suivez-moi sur twitter : @dobelioubi

- Mon blog Media Circus : Tant que dureront les médias jetables

, / Collectif Argos (Photo)

Le changement climatique, ce sont peut-être quelques palmiers à Lille et la plage à Paris... C’est aussi et surtout le bouleversement annoncé de nos modes de vie, de nos emplois, de nos loisirs. En résumé, le changement climatique est certainement l’un des principaux enjeux du XXIe siècle. Pour mieux saisir cette réalité et ses enjeux économiques, sociaux et humains, le magazine Terra Economica vous emmène dans l’avenir. Bienvenue dans le monde tel qu’il pourrait être en 2043. Accrochez vos ceintures.

Cette fiction s’appuie sur des études scientifiques, des rapports de compagnies d’assurance, des discussions avec des spécialistes du changement climatique. L’approche ne consiste pas à noircir le trait mais à proposer un enchaînement de faits possibles à partir d’une situation réelle : le changement climatique est en marche. Si la mobilisation autour de cette question reste timide, une réaction franche de la communauté internationale n’est pas exclue et peut permettre de contenir les effets du changement climatique.

Londres, Royaume-Uni. 23 décembre. "... température agréable aujourd’hui... Nous avons 10 degrés ce matin et le thermomètre affichera 16 degrés à l’ombre dans l’après-midi... Tout de suite, les informations de 7 heures...". Sara est à la bourre, comme chaque matin.

"Veuillez présenter votre carte", nasille Nestor, à l’entrée de la cabine de douche. Nestor, c’est le sobriquet dont Sara a affublé la voix qui rythme son quotidien : en fait, un ordinateur à synthèse vocale qui contrôle en permanence le niveau d’émissions de gaz à effet de serre - on les appelle "les gaz" - de l’appartement de Sara, un coquet 25 mètres carrés perché au 25e étage d’une tour qui en compte 40.

Un euro le verre d’eau

Le principe est simple : quelques actes de la vie courante de Sara sont considérés comme neutres, car ils font appel à l’énergie de la centrale photovoltaïque de l’immeuble, réputée "non émettrice de gaz", ou au système de recyclage des eaux. Ainsi, consommer jusqu’à 20 litres d’eau froide ou tiède par jour, allumer la télévision 1 heure par jour, chauffer les pièces à 16 degrés la nuit. Au-delà de ces niveaux, il est considéré que Sara dépasse son quota. Elle doit alors utiliser sa carte CCU (Carte carbone universelle), sur laquelle Nestor débite à chaque fois quelques unités : 50 unités pour une minute d’eau chaude, 200 unités pour une nuit de chauffage à 19 degrés, 25 unités pour une heure de télévision supplémentaire. 10 unités pour un verre d’eau du robinet. Régulièrement, Sara doit payer pour recharger sa carte en crédits : 10 centimes l’unité.

L’idée de ce barème date de Mathusalem. Elle fut imposée par le Parlement européen en 2019 et mise au point, bon gré mal gré, par les résidents de la Tour 34, puis par ceux d’autres tours, d’autres quartiers, d’autres villes, après plusieurs mois d’âpres discussions.

Pleins pouvoirs au Parlement européen

Car après les "événements de l’été 2017", il n’y eut plus le choix. Les Européens avaient pris l’habitude de vagues de canicules. Mais en juillet et août 2017, 200.000 d’entre eux y laissèrent la vie, du Portugal à la Bulgarie, de la Grèce au Danemark. Quand, à l’automne 2017, un nouvel épisode de pluies diluviennes et d’inondations frappa le centre de l’Europe, les gouvernements nationaux pris de panique face à la vague de manifestations suscitée par l’accumulation des aléas climatiques. (Pour lire la suite, cliquer ci-dessous)

- ... Lire la suite de l’article

Articles liés

- Révolution climatique

- Petit abécédaire d’une révolution climatique

- Terra Economica vous offre 1 mois d’abonnement gratuit