Près d’un Français sur deux craint de se retrouver un jour dans la rue. A raison ?

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La vision de l’opinion sur les SDF est sans concession. Ces derniers se trouveraient à la rue parce qu’ils sont "paresseux et désocialisés". "Le plus souvent, explique François Bregou à la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), on devient SDF après un accident de la vie. Tout le monde peut aujourd’hui perdre son travail et sombrer dans la dépression." Cette analyse ne laisse personne indifférent. Selon un sondage BVA-Emmaüs, près d’un Français sur deux aurait "peur de se retrouver dans la rue". D’après l’Insee, 26 % des sans-domicile fixe invoquent le départ du domicile conjugal, 19 % des raisons économiques et matérielles, 21 % la fin de la vie commune avec les parents et 12 % la sortie d’institutions (hôpital, foyer, prison...).

Les jeunes sont sur-représentés, car de nombreuses aides sont stoppées à 18 ans, alors que le RMI est réservé aux plus de 25 ans. "Mais on voit arriver une nouvelle précarité. On reçoit de plus en plus de salariés et de jeunes ménages. 14 000 enfants sont hébergés dans des structures inadaptées", poursuit François Brégou. Selon l’Insee, un tiers des sans-abri sont aujourd’hui salariés. Leur revenu est trop élevé pour accéder au logement social et insuffisant pour le secteur privé.