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Auchan : en vente au rayon secrets
jeudi, 18 janvier 2007
/ David Garcia
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Double méprise : le fondateur d’Auchan, Gérard Mulliez, ne dirige pas le groupe éponyme. Un : il n’y a pas de groupe Mulliez. Deux : chez les Mulliez, c’est l’association familiale qui commande. Et voici comment.
"Le bruit ne fait pas de bien." La devise colle comme un gant à la famille Mulliez, dont l’empire économique pèse
52 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 1,2 milliard d’euros de bénéfices... et 325 millions d’euros d’investissements publicitaires dans la presse. De quoi expliquer la relative discrétion des journalistes sur une galaxie d’entreprises (Leroy Merlin, Décathlon, Auchan, Boulanger, Phildar, Tapis Saint-Maclou, Pimkie, Jules, Brice...) non cotées en Bourse ? Cela tombe bien, Gérard Mulliez, le fondateur d’Auchan, n’aime pas trop les fouineurs. Invité par le magazine LSA, le patron nordiste lâche : "Cela me fait tout drôle de me retrouver dans les locaux du KGB."
Un secret bien gardé. Chaque branche d’activité est en effet coiffée par une holding "opérationnelle" dédiée, elle-même détenue par des holdings familiales de tête. Quant aux 248 sociétés civiles estampillées Mulliez, elles possèdent des "paniers garnis" composés de titres des holdings de contrôle. Un vrai labyrinthe qui permettrait d’échapper au fisc (en toute légalité) via des sociétés écrans basées au Luxembourg, en Belgique ou aux Pays-Bas. D’une fidélité à toute épreuve au serment de 1955, un ancien résume l’esprit Mulliez : "Nous ne faisons pas des entreprises pour les revendre mais pour en transmettre la responsabilité à nos enfants." Et les salariés ? Bertrand Gobin a promis d’évoquer leur sort dans une suite de la saga familiale.
Le secret des Mulliez, Bertrand Gobin, en auto édition (www.editionslaborneseize.com), 304 pages, 25 euros. JPEG - 13.7 ko 180 x 253 pixels |