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L’Europe traque ses chômeurs
jeudi, 21 décembre 2006
/ David Garcia
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Les pauvres ? Des fainéants, semblent clamer les partisans du travail obligatoire ("workfare"). Cette politique s’étend malgré ses contradictions.
L’Union européenne a reconnu le "concept" de travailleur pauvre en 2003, lors du sommet de Laeken, en Belgique. Mieux vaut tard que jamais... La définition communautaire englobe les salariés dont le revenu se situe en dessous de 60 % du revenu médian [1] par pays. En 2005, 72 millions d’Européens étaient considérés comme "menacés par la pauvreté". Bien sûr, tous les ressortissants de l’Union ne sont pas logés à la même enseigne. La misère, si elle est réputée plus légère au soleil, est plus rare au nord de l’Europe. Selon une étude du ministère de la santé publiée en 2004, la proportion de travailleurs pauvres atteint 12 % au Portugal et 10 % en Espagne et en Italie. "Elle est sensiblement plus faible (3 %) au Danemark et en Suède, pays où les inégalités de revenus, mais également salariales, sont moindres et où les transferts sociaux sont aussi les plus généreux", assurent les auteurs.
Partout en Europe, les conditions d’accès aux allocations chômage sont restreintes et les durées d’indemnisation réduites. Au détriment des chômeurs de longue durée, qui constituent les gros bataillons des travailleurs pauvres. Au Danemark, "la période d’indemnisation qui était de neuf ans avant 1994, est passée à quatre ans en 2003 et le nombre de chômeurs indemnisés a diminué, passant de 340 000 à 123 000", remarque Catherine Lévy. La flexsécurité à la danoise, c’était mieux avant ?