La couverture médicale universelle (CMU) est destinée aux pauvres. Enfin pas tous.

"Je ne m’occupe pas de ces patients." "On n’est jamais payé !" "J’ai un dispositif pour la carte Vitale, ce n’est pas pour remplir des papiers." Des phrases de vrais toubibs, testés par de faux patients de Médecins du monde (MDM). Sur les 700 généralistes sollicités, 10 % ont refusé de recevoir des bénéficiaires potentiels de la Couverture maladie universelle (CMU). Le taux de refus atteint 37 % pour les allocataires de l’aide médicale d’Etat (AME), réservée aux sans papiers résidant en France depuis trois mois. Ces chiffres corroborent le premier "testing" publié par l’ONG en 2002. A l’époque, la moitié des 230 dentistes interrogés déclaraient refuser l’AME, et 35 % la CMU. Sans accabler ses confrères, le président de MDM pointe l’urgence de revoir la formation des médecins. Et le Conseil national de l’ordre rappelle que l’application de la loi instituant la CMU constitue "une obligation déontologique". "Sur le plan de l’éthique médicale, ce n’est pas acceptable, les contrevenants doivent être sanctionnés", enchérit Vincent Rebeille-Borgella, secrétaire du syndicat MG France. Quant aux professionnels de santé, ils se plaignent "des obstacles administratifs" pour percevoir les honoraires lorsque la carte Vitale n’est pas à jour, et "du comportement et des exigences de certains bénéficiaires de la CMU mal informés de leurs droits et devoirs". Mais que fait la police ?

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