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Et demain, l’entreprise sera le genre humain...
jeudi, 21 décembre 2006
/ Arnaud Gonzague
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Juridiquement, les travailleurs n’existent pas dans l’entreprise. Seuls comptent les capitaux. Est-il possible de changer la donne ?
Lucien Pfeiffer, La fin du capitalisme... et après ? Ed. Yves Michel, 184 pages, 14,50 euros.
Première surprise dans l’ouvrage La fin du capitalisme : l’entreprise n’existe pas. Ces murs d’usine, ces machines bruyantes, ces employés qui s’affairent... Rien de tout ça ne compte vraiment, du moins sur le plan juridique. Comme dans Matrix, en somme ! Sauf que l’univers des entreprises n’est pas, contrairement à celui du film, constitué de chiffres verts qui défilent, mais de billets... Le droit ne reconnaît en effet les entreprises qu’à travers leur capital, c’est-à-dire les sommes apportées pour les faire tourner. Cette cocasserie juridique, contre laquelle se sont élevés plusieurs économistes de renom [1], a un corollaire évident : l’entreprise constitue un simple objet de propriété, détenu par d’anonymes portefeuilles.
Les partenaires n’y auraient pas le statut de salariés et apporteraient avant tout leur "savoir-faire", en vertu de "contrats évolutifs". Intéressant, non ? Hélas, on serait bien en peine de donner ici des exemples concrets de ce à quoi tout ceci pourrait bien ressembler, puisque l’auteur reste fort évasif et fort obscur. L’éditeur n’ayant pas jugé utile de lui faire recentrer - et préciser - sa pensée, on devra se contenter d’un livre fourre-tout, qui glisse sur un tas d’autres sujets bien moins essentiels. Camarades ! Dépasser le capitalisme semble désormais envisageable... à condition de comprendre quelque chose à ce livre.
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