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Des entreprises de sécurité incontrôlées
jeudi, 7 décembre 2006
/ Simon Barthélémy
,
/ Cire
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En France, des milliers d’entreprises travaillent dans le secteur de la surveillance humaine. Un milieu pas toujours très transparent.
"Chaotique" et en proie au "gangstérisme économique" : les professionnels du secteur ne mâchent pas leurs mots concernant le marché de la "surveillance humaine". Ce secteur est coupé en deux. D’un côté, une dizaine de grandes entreprises se partagent 80 % du marché et sont regroupées au sein de l’Union des entreprises de sécurité privée (USP).
De l’autre, de 4 000 à 5 000 petites entreprises, pour certaines adhérentes du Syndicat national des entreprises de sécurité (Snes), maillent le territoire (2). En fait, personne ne semble capable d’établir une statistique fiable.
Le dumping social, règle d’or pour remporter les marchés, est allègrement pratiqué par des sociétés employant de la main-d’œuvre clandestine, ne déclarant qu’un salarié sur dix ou ne respectant pas les grilles de salaires et les conditions de travail. Pour l’ex-commissaire Eric Chalumeau, les pouvoirs publics ne donnent pas l’exemple alors que leurs commandes représentent 20 % du marché. Mais surtout, l’Etat n’a posé des exigences de qualification que récemment, et de façon limitée (32 heures de formation). Un projet de carte professionnelle est aussi à l’étude. Et l’Etat devra faire le ménage dans une profession où certains frayent avec le banditisme. Ce dernier point a poussé plusieurs entreprises, comme Auchan, à internaliser leur service de sécurité. L’image de la profession ne s’est donc pas améliorée, "même si les salariés n’ont plus rien à voir avec les nervis fascisants et permettent à de nombreux jeunes issus de l’immigration de s’insérer", estime Eric Chalumeau.
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