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Mal pub ?
jeudi, 23 novembre 2006
/ Capucine Cousin
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/ Roxane Arleo
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Pour lutter contre le surpoids des plus jeunes, des messages de santé publique s’invitent dans les réclames.
"Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour", "Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas"... Ceci n’est pas un message de votre médecin. Mais l’une des petites révolutions attendues au rayon des publicités l’an prochain. Car à partir du 1e février 2007, toutes les réclames pour des boissons sucrées ou des produits alimentaires diffusées dans les médias et les brochures de grande distribution devraient comporter des recommandations écrites de ce type.
Une nouveauté accouchée dans la douleur. Car la loi date - déjà - du 9 août 2004. Pourquoi ce délai ? En raison du lobby agroalimentaire, qui a parfois fait blocus "sur les choix des mots pour composer les messages sanitaires", souligne une source proche du dossier. De fait, les industriels, via l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), ont fait la fine bouche sur la taille du bandeau contenant le message sanitaire. Au final, il pourrait être réduit de 30 à seulement 8 % de l’écran. Assouplissement aussi pour les annonceurs qui refusent d’insérer un message sanitaire dans leurs publicités et qui tombent sous le coup de pénalités. Après d’intenses discussions avec l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, ils ont obtenu de réduire ces amendes de 5 à 1,5 % de leurs investissements globaux annuels bruts. Et ce n’est pas tout. Le décret d’application de cette mesure, rédigé collectivement par quatre ministères, n’est pas encore passé devant le Conseil d’Etat. "En raison de blocages au plan européen, sur des questions de droit de la concurrence pour les publicités télévisées", aurait justifié le ministre de la Santé Xavier Bertrand face aux députés, le 2 novembre, selon le député socialiste Gérard Bapt. Et le flou demeure "sur les questions de la taille du texte et son contenu", insiste Gérard Bapt. L’échéance de 2007, elle, s’approche.
Or, 60 % de leurs produits préférés sont trop sucrés ou trop gras ! L’industrie agroalimentaire est pourtant soumise à quelques règles, encadrant notamment ses publicités à destination des enfants. Le Bureau de vérification de la publicité (BVP) a ainsi publié, en 2003 puis 2005, des recommandations sur le sujet. Celles-ci interdisent la représentation de modes de comportement comme la consommation excessive, le grignotage tout au long de la journée ou associé à des loisirs sédentaires. Mais le BVP est bien en peine de faire appliquer ses directives. L’unique risque de sanction pour les membres mauvais élèves étant... la radiation. Même si "nous possédons un droit de regard sur la publicité télévisée, nous n’avons pas relevé d’excès", défend du reste Joseph Besnaïnou, son directeur général.
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