L’histoire commence en page 5 du quotidien Le Monde daté du mardi 14 novembre 2006. En photo de cette page de réclame : une automobile bariolée de peinture de camouflage. Sous cette image, le slogan-choc de la campagne pondue par l’Agence Australie pour le grand distributeur E. Leclerc : "Avec nos carburants verts, votre voiture se fera plus discrète dans l’environnement."

Discrète ? Cela reste à démontrer. Si l’Agence nationale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) affirme que la filière éthanol - retenue par Leclerc - "produit 2,5 fois moins de gaz à effet de serre et possède un rendement énergétique 2,3 fois supérieur à la filière classique", elle est loin d’être neutre pour la planète. Car l’éthanol est issu de plantes contenant du sucre (betterave, canne à sucre) ou de l’amidon (blé par exemple). Et pour cultiver ces plantes, mieux vaut soigner les rendements. Pesticides, ressources en eau, OGM, le risque sera fort d’habiller Paul pour déshabiller Jacques. N’en déplaisent aux grands défenseurs de l’environnement que sont Michel-Edouard Leclerc et son enseigne, la réponse, douloureuse sans doute, se situe ailleurs. La révolution climatique ayant commencé, le "tout voiture", quel que soit le carburant utilisé, a bel et bien vécu.