https://www.terraeco.net/spip.php?article2644
|
Les bulles de l’emploi
jeudi, 26 octobre 2006
/ David Solon / Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco |
Rendre le savon accessible à tous en Afrique : c’est l’idée d’un professeur congolais devenu entrepreneur. Son projet a reçu le soutien d’un fonds éthique... en France.
N’Goyo : agglomération de la ville de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. Comme à son habitude, Dominique Souaty, dirigeant fondateur de la petite société Savon Plus, pétille d’enthousiasme. Philosophe, il sait que la réussite de son parcours d’entrepreneur n’a tenu qu’à un fil. A commencer par ses années d’étudiant. "C’est vrai, admet le chef d’entreprise, j’ai décroché un doctorat en sociologie à Toulouse, qui ne me destinait absolument pas à l’entrepreunariat, mais les sciences humaines ne font pas forcément vivre son homme, surtout au Congo." En 1985, son diplôme en poche, Dominique Souaty rentre au pays. Pendant quelques années, il jongle entre les cours qu’il dispense à l’université de Brazzaville et le commerce dans lequel il fait ses premières armes. "En fait, je me suis aperçu que l’offre en produits d’hygiène sur le marché congolais était très pauvre, notamment pour l’immense majorité de la population : les plus démunis", se souvient-il. Il décide alors de se lancer dans la production de savons de toilette. Et crée la société Savon Plus. Un choix judicieux qui débouche sur le succès et achève de le convaincre d’abandonner sa chaire à l’université.
"C’est ensuite tout naturellement que je me suis tourné vers Savon Plus, poursuit le responsable de Tech-Dev. Car j’avais confiance dans le dirigeant et le dossier répondait aux critères : respect de l’environnement, création d’emploi pérennes et protection sociale des salariés." Garrigue et le Fonds Afrique [1] misent alors 15 000 euros dans l’aventure. L’entreprise de Dominique Souaty est définitivement relancée. Sur place, un correspondant de Tech-Dev assure le suivi technique du projet, tandis que le fonds d’investissement gardera un œil sur la santé de la société. Si le chiffre d’affaires de Savon Plus reste modeste - 150 000 euros par an -, son organisation revêt une dimension exemplaire. L’huile de palme, essentielle dans la fabrication des savons, est achetée à des groupes de femmes, qui bénéficient ainsi directement de l’essor de la petite entreprise. "Un moyen d’essaimer notre petite richesse", témoigne Dominique Souaty, qui emploie aujourd’hui quinze salariés : soudeurs, mécaniciens, chimistes.
A 53 ans, l’enseignant devenu entrepreneur a la conviction que les "choses avancent". "Sa tête fourmille de projets comme la construction d’une nouvelle usine pour approvisionner des zones enclavées", confirme Hubert de Beaumont. Dominique Souaty insiste, lui, sur la "passerelle, jetée entre deux continents" et qui résume le fil rouge de son existence.
Renseignements sur : www.tech-dev.org
JPEG - 25.6 ko 300 x 225 pixels |