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e(K)ommunicatrice
jeudi, 28 septembre 2006 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Provocatrice et passionnée, l’animatrice québécoise Miss K a fait don de son corps à "l’éco-conscience". Le phénomène débarque en France en octobre.

Une rencontre avec elle commence forcément par une déception. Car elle n’a plus ni nom, ni prénom. K, comme elle se fait désormais appeler, a offert les autres lettres à la filière du recyclage. Prévert et Vian auraient apprécié. Mais le désappointement ne dure pas car la jeune fille n’est pas une farfelue et affirme conjuguer ses convictions, dans toutes les langues, à tous les temps. "C’est simple déroule-t-elle, nous ne pouvons plus continuer à vivre et consommer de la sorte, il faut bouleverser les comportements". "Fille de show", comme elle se définit elle-même, K a donc pris une courageuse décision : "donner son corps à l’éco-conscience" en mettant en musique ses qualités de communicante.

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"J’ai choisi de donner mon corps à l’éco-conscience"

L’existence de cette Québécoise a débuté le 3 décembre 1975, près de Montréal. Mais sa véritable date de naissance remonte à un jour de 1998, alors qu’elle déboule à rollers et qu’elle est percutée de plein fouet par une voiture. "En m’approchant si près de la mort, j’ai rencontré la vie", confie-t-elle. Depuis, la trentenaire croque la vie sans mesure aucune et multiplie les cartes de visite. Etudiante en école de commerce, dont elle n’achève pas le cursus "car [elle] s’y ennuie", K se frotte aux métiers de l’audiovisuel, rencontre un producteur, parvient à le convaincre de lui donner sa chance et saute dans le grand bain. Depuis elle s’est essayée à la réalisation, à l’animation d’émissions (comme le Fort Boyard version Québec par exemple) et même à l’interprétation en participant à un programme de téléréalité pro-environnement diffusé sur France 5 (Les artisans du futur).

Ca urge

Pour autant, K ne veut pas qu’on lui colle l’étiquette d’une écolo ou d’une militante et s’en offusque presque. "Quoi, vous vous brossez les dents trois fois par jour et il faudrait vous appeler hygiéniste dentaire ?" Elle n’est pas non plus un gourou clamant ici et là la bonne parole. Non, K n’est rien de tout cela. Elle se veut citoyenne au quotidien, capable de pousser le propriétaire de son logement à n’utiliser que des matériaux recyclables pour la construction, et fervente adepte du covoiturage. K se défend par ailleurs de tout utopisme. "Il existe autour de nous tellement de motifs pour régresser à l’état primitif, que nous n’avons pas le droit de rester les bras croisés". Alors K se démène. Elle conduit par exemple une délégation de créateurs n’utilisant que des vêtements, des bijoux ou des accessoires intégralement récupérés dans des "resourceries" terme québécois désignant nos déchetteries. Cette équipe de trublions se rendra dans quelques jours à Paris pour un salon consacré à la mode éthique. Elle anime aussi des événements grand public au Québec comme la journée de la terre et promet de décliner l’opération en France en 2008.

Pour autant la jeune fille reste simple. "J’aime me définir comme une ekommunicatrice, explique-t-elle dans de grands éclats de rire, alors certes on me voit, on m’entend, mais c’est seulement le message que je souhaite durable". Elle-même n’est pas irréprochable. "J’ai dû lutter plusieurs années contre moi-même avant de réussir à offrir ma voiture en cadeau à quelqu’un". Un geste qu’elle considère aujourd’hui comme une étape clef dans son engagement. Un point de départ en quelque sorte.

Retrouvez K sur son terrain de jeux favori

L’émission des Artisans du futur sur France 5


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