"Antisocial, tu perds ton sang-froid..." Non, Benoît XVI n’a pas perdu son sang-froid, lors de sa récente visite en sa Munich natale. Mais cela n’a pas empêché notre souverain pontife de rappeler les deux priorités de son sacerdoce : "la crainte de Dieu et le respect du sacré". Pour atteindre ces objectifs, il serait temps que les évêques occidentaux mettent un peu de côté leur pêché mignon : le social. Certes, a rappelé le Pape, l’Église allemande est "grandiose dans son activité sociale", notamment en faveur du tiers-monde. Or, d’après ce que lui auraient soufflé les évêques d’Afrique et d’Asie, pour l’humanitaire, il y a du monde, mais dès qu’on parle de Dieu, il n’y a plus personne en Europe. Et "l’évangélisation doit avoir la priorité". Il est vrai que les populations d’Afrique et d’Asie nagent dans un océan de prospérité et qu’il est temps désormais de passer aux nourritures spirituelles... A moins que Benoît XVI ne considère que la pauvreté soit un terreau fertile pour une évangélisation ? Mon Dieu, on n’oserait croire pareil cynisme.