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Le cri désespéré du commercial au fond du bar
lundi, 2 février 2004 / Arnaud Gonzague

A LIRE - La vie d’un VRP soiffard inspire à Morvandiau une bande dessinée hilarante, nominée dans la catégorie du meilleur scénario au récent festival d’Angoulême.

Morvandiau, Mémoires d’un commercial, Les Requins Marteaux, 14,50 euros.

Le commercial raté est un animal étrange, parfois pathétique, parfois effrayant. "Nous sommes les nouveaux messies ! Satisfaire les besoins cachés est notre credo ! Le moral des ménages est l’indice de réussite de nos prophéties !", glapit le héros lamentable de cette BD hilarante et sur laquelle tous les étudiants en BTS Force de vente et Action co devraient se ruer. Elle nous fait partager la déchéance d’un vendeur de brouettes chômeur, alcoolique, mythomane, et qui aime à réciter du Pessoa en brutalisant ses clientes (!). "Nous sommes comme ce marin, petit ! Loin du foyer, ballottés par vents et tempêtes !" "Petit", c’est le stagiaire à grosses lunettes que le destin lui a envoyé et qui est entraîné dans le n’importe quoi grandiloquent de son "maître". On pense au Gabin imbibé du Singe en hiver, mais l’humour idiot-poétique de Morvandiau, illustrateur dans quelques excellentes revues (Jade, L’Œil Electrique, Ferraille) est bien plus difficile d’accès que celui d’un Audiard. Comme dans les BD de Pierre La Police, se contenter du deuxième degré est certainement insuffisant : essayez le quatorzième.

Pour afficher les planches des Mémoires d’un commercial , cliquez sur les vignettes ci-dessous. Crédit : Morvandiau, les Requins marteaux.

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Crédit : Morvandiau, éditions les Requins marteaux
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