L’or peut rendre riche les aventuriers qui se lancent dans cette quête improbable. Mais il tue aussi.

Au fil des opérations Anaconda, l’insécurité augmente pour les forces de l’ordre et les riverains des régions d’orpaillage. En novembre 2004, sur le fleuve Approuague, un clandestin a tiré sur l’unique hélicoptère de la gendarmerie, blessant à la joue le co-pilote et ratant de très peu le pilote. Le tireur protégeait une cargaison de fûts de gazole embarquée sur une pirogue. Depuis début 2006, deux gendarmes sont morts accidentellement dans des opérations de contrôle de l’orpaillage et de l’immigration, et à plusieurs reprises ces derniers mois, des clandestins venus du Brésil ont forcé des barrages routiers.

Les "informateurs" présumés ou non des gendarmes ont également payé un lourd tribut à la lutte contre l’orpaillage illégal. En août 2005, quatre hommes armés ont assassiné à son domicile un patron orpailleur, soupçonné d’avoir collaboré avec la gendarmerie dans des opérations de destruction de sites illégaux dans l’ouest guyanais. Le 19 novembre 2005, un riverain du fleuve Approuague, informateur des gendarmes lors d’opérations "Anaconda" était lui aussi assassiné devant son domicile, par plusieurs hommes armés. Le 18 mai, deux agents de la réserve naturelle des Nouragues, étaient retrouvés tués par balle sur le camp d’éducation à l’environnement où ils travaillaient comme piroguiers charpentiers. Quatre jours plus tard, les orpailleurs clandestins livraient deux suspects aux gendarmes, dont l’un est soupçonné d’être l’homme de main d’un gros contrebandier.

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