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Philippines : pas de reporter sans revolver
jeudi, 8 juin 2006 / Pauline HERVE

Albert Londres, le "pape" du journalisme, rêvait de "porter la plume dans la plaie". Aux Philippines aujourd’hui, être reporter, c’est plutôt s’armer pour éviter les plaies et protéger sa plume. Après une série d’assassinats visant la profession, le gouvernement s’apprête à autoriser les journalistes à porter une arme pour leur protection, rapporte le quotidien suisse Le Temps. Selon l’ONG Reporters sans Frontières, les Philippines sont en 2006 "le pays le plus dangereux pour les journalistes après l’Irak". Ceux qui y travaillent avaient demandé au gouvernement, outre le permis de port d’armes, l’autorisation d’engager des gardes du corps. Le ministre de la Justice leur a accordé le revolver, pas plus. Trois reporters ont été abattus depuis le début de l’année, dans un climat d’impunité qui règne sur toute l’île. Dans une main le micro, dans l’autre le pistolet : il reste aux écoles de journalisme à proposer de nouvelles options à leur emploi du temps, avec cours d’autodéfense et de tir.

L’article du Temps