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Ma petite reprise d’entreprise
lundi, 26 janvier 2004
/ Louba NACHBA
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L’entreprise Ramsès était menacée de liquidation judiciaire. Les salariés se sont associés pour sauver leurs emplois et leur histoire. Ils ont trouvé leur salut dans le système coopératif.
“Lors du dernier passage au tribunal, après dix-huit mois de redressement judiciaire, le juge a dit : il n’y a plus que deux solutions. C’est soit la liquidation, soit la reprise, même par les salariés.” Ces derniers mots ont mis la puce à l’oreille de Daniel Reynes, monteur vidéo chez Ramsès.
Mais la petite entreprise n’a pas résisté à la crise. En 2002, Ramsès est placé en redressement judiciaire. Le début d’un an et demi d’incertitude pour les salariés qui continuent pourtant à faire tourner la boîte. "Nous faisons des métiers particuliers, tous artistiques, dans une entreprise qui a une vraie histoire derrière elle", souligne Francis Gernet, l’actuel président de Ramsès. Personne ne voulait y mettre un point final. L’idée lancée par le juge a donc fait son chemin.
Cinq salariés montent le dossier pour une reprise de l’entreprise en Société coopérative de production (Scop), assistés d’un sixième larron, directeur financier. "Son père avait été le patron de la plus grosse Scop de France, explique Daniel Reynes. Il connaissait donc parfaitement le système." "Et puis le principe coopératif et la transparence qu’il implique correspondaient bien à notre état d’esprit, poursuit Francis Gernet. Les gens se sont impliqués pour conserver leur emploi, mais aussi pour préserver l’esprit de cette entreprise."
Mobilisation générale
Les salariés ont mis la main au portefeuille et apporté 86 000 euros. S’y sont ajoutées différentes aides, jusqu’à la somme de 600 000 euros. Les employés les mieux lotis ont accepté une baisse de leur salaire de 15 à 20%. Les clients de Ramsès - en fait “bien plus que des clients” selon Francis Gernet - ont apporté un soutien inconditionnel au projet. Avec un bon coup de main de l’Union régionale des Scop pour le montage financier, il n’aura fallu que quelques mois et beaucoup d’énergie aux salariés de Ramsès pour remettre la machine en marche. "Dans une Scop, chacun doit être prêt à donner un coup de main, c’est le principe", souligne Daniel Reynes.
Ramsès, devenu Ramsès 2, a changé de structure, mais a conservé ses actifs et ses clients. Le mouvement coopératif suit de près ses résultats, mais aussi la vie de l’entreprise... Jusqu’à y évaluer régulièrement l’ambiance de travail. Côté business, Ramsès veut atteindre le chiffre de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en juin 2004. "Pour l’instant, on est sur les rails", promet Francis Gernet.
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