https://www.terraeco.net/spip.php?article2310
|
Bruxelles hisse le pavillon vert
mercredi, 24 mai 2006
/ Pauline HERVE
|
A l’occasion de la semaine verte 2006, l’Europe pourrait bien troquer les étoiles bleues de son drapeau contre des petites fleurs. Et si la défense de l’environnement commençait à Bruxelles ?
Faire coup double. En organisant la Semaine verte du 30 mai au 2 juin, la Commission européenne veut défendre la biodiversité et montrer qu’elle sait donner l’exemple. Conséquence : toute contribution au changement climatique sera contrebalancée. Les déplacements des participants ont par exemple été chiffrés à 139 tonnes de CO2 : pas très net pour une semaine verte. La Commission s’est donc muée en "Madame Propre". Soit en achetant des quotas d’émissions de CO2 et en les annulant, soit en versant les sommes équivalentes à des projets luttant contre le changement climatique. Tout cela dans le cadre du Système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQUE). Les Européens peuvent ainsi se targuer d’organiser "la première manifestation neutre sur le plan climatique".
Ces deux directives constituent la colonne vertébrale de l’armada anti-destruction de l’environnement. Vient s’ajouter, en 1998, une stratégie pour la préservation de la biodiversité. En 1990, la Commission dégaine Natura 2000, un recensement des sites naturels concernés par les directives oiseaux et habitat. Avec ce programme, les Etats membres s’engagent à assurer leur protection. 20 000 sites en font déjà partie pour l’Europe des Quinze - l’équivalent de la surface de l’Allemagne. Tout cela financé par le programme LIFE (instrument financier pour l’environnement). Objectif de ce plan : créer, dans le cadre du travail de l’ONU sur la biodiversité, "un réseau mondial de sites protégés dont Natura 2000 sera le maillon européen".
Mais l’Union peut aussi sévir. L’environnement représente "38% des recours contre les Etats membres devant la Cour européenne de justice", s’amuse Francis Whyte. Après avertissement, l’affaire peut se solder par des amendes de plusieurs millions d’euros par jour. "Montrer l’exemple" : c’est donc l’obsession de l’UE qui s’affichera résolument aux couleurs du développement durable lors de sa semaine verte. Au delà des discours, l’Europe peut également afficher un bilan tourné vers l’action, même s’il reste imparfait : une enquête montre qu’en 1999, un Américain était responsable de l’émission de 5,58 tonnes de CO2 par an, contre 2,25 dans l’Union. Sur ce terrain, le Vieux Continent a donc quelques longueurs d’avance.
Chiffres
Le SCEQUE a été en 2005 le cadre de plus de 250 millions de transations d’équivalents-CO2 pour une valeur d’environ 5 milliards d’euros.
Le programme LIFE dispose d’un budget de 317 millions d’euros pour 2005-2006.
En 2004, la Commission a établi que le financement de Natura 2000 était de 6 milliards d’euros par an. L’Union a versé entre 50 et 80 milliards d’euros pour aider les dix nouveaux pays membres à atteindre l’acquis communataire en matière d’environnement.
Le bilan de l’Union européenne en matière d’environnement (PDF)
JPEG - 26 ko 300 x 300 pixels |
JPEG - 26 ko 300 x 300 pixels |