Pourquoi la délégation de la commission des Finances du Sénat est-elle allée passer trois jours au Japon  ? Officiellement, il s’agit de venir prendre "des leçons de patriotisme économique". Diable  ! Ces messieurs du palais du Luxembourg, menés par le sénateur de la Mayenne Jean Arthuis, seraient-ils soudain tentés par l’idéologie protectionniste  ? Car le marché nippon est connu pour être plus impénétrable qu’une grille de Sudoku niveau "diabolique". Etonnante conversion, donc, de nos sénateurs plutôt connus pour être favorables à l’ouverture des frontières. Mais le recadrage de Jean Arthuis s’avère nécessaire. Il s’agit de "mieux appréhender la globalisation de l’économie et ses conséquences et d’exercer en France une pédagogie afin qu’on cesse de la diaboliser et que certains Français comprennent la nécessité et l’urgence d’un certain nombre de réformes". "Diabolisation", "pédagogie", "réformes"  : Voilà donc pourquoi nos parlementaires vont faire un tour au pays du protectionnisme  : pour en dire le même mal qu’à Paris. Et pour balancer sur le député Lassalle, gréviste de la faim anti-délocalisation  ? Un "acte pathétique " et "individuel" selon Arthuis qu’on ne sent pas tout à fait prêt à sauter un repas pour soutenir son collègue.