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Le handicap, une force de travail
jeudi, 13 avril 2006
/ Caroline Montaigne
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Les personnes handicapées veulent un emploi. Ca tombe bien, les entreprises ont pour obligation d’embaucher des travailleurs handicapés. TH Conseil joue les traits d’union.
Il a le visage barré d’un grand sourire. Comme s’il savourait chaque détail, Guy Tisserant raconte comment sa société - TH Conseil dédiée au placement de personnes handicapées en entreprises - a remporté l’appel d’offres. "Il fallait faire vite, explique-t-il, trouver en dix jours pour le compte d’une petite société lyonnaise, le profil d’un salarié ayant des compétences informatiques et capable de traiter les informations recueillies sur le terrain".
"Ca a marché, s’exclame-t-il. Je leur ai proposé une jeune femme titulaire d’un bac + 2, qui souffrait de problèmes de dos. Sur les six candidats en lice, c’est elle qui a été retenue". Pour la société qui recrutait, l’opération vaut coup double. Elle pourvoit le poste vacant et diminue les pénalités liées à la législation sur l’accueil des personnes handicapées en entreprise qu’elle ne respecte pas. C’est la niche dans laquelle s’est engouffré TH Conseil. Selon la loi, toutes les entreprises de plus de 20 salariés doivent compter 6% de salariés handicapés dans leurs rangs sous peine d’amendes allant de 3 200 à 4 800 euros, par an et par personne handicapée manquante ! "Or, 60% des entreprises ne respectent pas ce quota", explique Guy Tisserant.
Fatalité ? "Certainement pas", rétorque le chef d’entreprise lui même en fauteuil roulant. C’est pour venir en aide aux sociétés qu’il a créé TH Conseil, en septembre 2004, à Francheville (69). "Cela faisait dix ans que j’étais manager dans le service informatique d’une banque et j’avais envie d’évoluer", raconte-il. Pour mener cette aventure, il n’a pas hésité à embarquer sa propre épouse, Jeannette. Leur point commun : quatre titres de champion paralympique de tennis de table pour lui, trois titres de championne de France pour elle.
L’essentiel du travail consiste, selon lui, à faire tomber les préjugés. Très souvent encore, le handicap est associé au fauteuil roulant (alors que cela concerne moins de 5% des handicapés) ou à la maladie mentale et le raccourci est vite fait entre "handicapé" et "incapable".
Depuis le début de l’année, TH Conseil place entre deux et trois candidats par mois. L’objectif, d’ici le mois de juin, est d’arriver à un par semaine. Le "service" est loin d’être gratuit pour l’entreprise. Entre 15 et 25% du salaire annuel brut du candidat recruté. Une journée de conseil est facturée 1 200 euros et celle de formation entre 1 500 et 2 500 euros.
Jouer au basket en fauteuil roulant : une formation dispensée par TH Conseil à des personnes valides pour mieux appréhender le handicap. JPEG - 34.4 ko 350 x 248 pixels |